16 avril 2024

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un homme vivant dans une caverne appelle à se faire vacciner

Serbie : un homme vivant dans une caverne appelle à se faire vacciner

Alors qu’il n’a que peu de contacts avec d’autres personnes, le septuagénaire s’est fait vacciner et a appelé ses compatriotes à l’imiter.

Exilé dans une caverne en montagne, dans le sud-est de la Serbie, Panta Petrovic a découvert lors d’une descente en ville, l’année dernière, qu’une épidémie faisait rage. Malgré ses rares contacts avec d’autres personnes, le septuagénaire à la longue barbe a choisi de se faire vacciner contre le Covid-19 et a appelé ses compatriotes à faire de même, pour se protéger.

Le vieillard aux dreadlocks passe la plupart de son temps à profiter du calme offert par les forêts du mont Stara Planina. La caverne qu’il a transformée en son « chez lui », accessible uniquement par un sentier escarpé, est équipée d’une cheminée et d’une vieille baignoire rouillée transformée en toilette. Originaire de Pirot, la ville du coin, Panta Petrovic y menait une vie de travailleur au noir, marié à plusieurs reprises, une vie qu’il qualifie aujourd’hui de « trépidante ».

« Je souhaite recevoir toutes les doses du vaccin, y compris la supplémentaire »

Le virus « ne choisit pas, il viendra jusqu’à ma caverne », explique-t-il à l’Agence France-Presse. Il ajoute ne « pas comprendre la polémique » à propos des vaccins et dit faire confiance à la procédure qui « a permis d’éradiquer de nombreuses maladies dans le passé ». « Je souhaite recevoir toutes les doses du vaccin, y compris la supplémentaire. J’appelle tous les citoyens à faire de même », lance-t-il.

Panta Petrovic a toujours apprécié la nature et découvert graduellement que s’isoler lui apportait une liberté inconnue jusqu’alors. « Je n’étais pas libre en ville. Il y avait toujours quelqu’un sur ma route. Soit vous vous disputez avec votre femme, soit avec les voisins, la police », raconte Panta Petrovic en préparant son repas. « Ici, personne ne me dérange », ajoute-t-il.

l se nourrit essentiellement de champignons et de poissons des rivières locales, mais il se rend parfois en ville, à pied, à la recherche de nourriture jetée par les urbains. Ces derniers temps, il y va un peu plus souvent, depuis que des loups lui ont tué plusieurs animaux qu’il gardait près de la caverne. Il a alors décidé d’abriter les « survivants » dans une cabane bâtie à la périphérie de la ville. Ainsi, plusieurs chèvres, des poules, une trentaine de chiens et chats et sa favorite, une femelle du sanglier qu’il a baptisée Mara, y ont trouvé refuge.

Une légence locale

Panta Petrovic a découvert le marcassin il y a huit ans. Elle était toute petite, empêtrée dans un buisson. Il l’a nourrie au biberon. Aujourd’hui, cet animal impressionnant de quelque 200 kilos se roule dans les ruisseaux et mange des pommes des mains de Panta Petrovic. « Elle est tout pour moi, je l’aime et elle m’écoute. Il n’y a pas d’argent qui puisse acheter une telle chose », dit-il.

En dépit du choix de vivre en solitaire, Panta Petrovic est tout sauf un misanthrope. Il est même considéré comme une légende locale. Avant de s’isoler, il a fait don de son argent à la municipalité, ce qui a permis la construction de trois petits ponts en ville qui portent tous son nom. « L’argent est maudit, il gâte les gens. Rien ne peut corrompre un être humain comme l’argent », dit-il à l’Agence France-Presse.

Source AFP