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Ibrahim Traoré, leader de la junte au pouvoir au Burkina Faso

Le Burkina Faso suspend plusieurs médias occidentaux et africains  pour avoir couvert les meurtres de l’armée

Ouagadougou reproche à plusieurs médias occidentaux et africains d’avoir publié des articles sur un rapport du groupe international de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires.

Coup de vis à Ouagadougou. Le Burkina Faso a suspendu plusieurs médias occidentaux et africains pour avoir publié des articles sur un rapport du groupe international de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires, a déclaré l’autorité de la communication burkinabè, dimanche 28 avril.

La chaîne française TV5 monde a été suspendue pour deux semaines et l’accès à son site internet a été bloqué, a indiqué l’autorité de la communication burkinabè. Les sites internet du Monde, de Ouest-France, du radiodiffuseur allemand Deutsche Welle, du journal britannique The Guardian et des agences de presses africaines APA et Ecofin ont également été bloqués jusqu’à nouvel ordre, a-t-elle ajouté.

223 villageois. Cette décision intervient après que le Burkina Faso a suspendu la semaine dernière la diffusion BBC Africa et Voice of America pour deux semaines, après que ces médias ont diffusé le rapport de HRW. Selon le rapport de HRW, l’armée burkinabé aurait exécuté quelque 223 villageois en février dans le cadre d’une campagne menée contre des civils accusés de collaborer avec des groupes djihadistes.

Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, a rejeté samedi les accusations « péremptoires » de HRW, et démenti toute réticence de la part des autorités à enquêter sur les atrocités présumées. « Les tueries ont mené à l’ouverture d’une enquête judiciaire », a-t-il déclaré, citant un communiqué publié le 1er mars par un procureur régional.

Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire depuis le coup d’Etat de 2022. Les violences ont fortement augmenté en 2023 dans le pays, lorsque plus de 8 000 personnes ont été tuées, selon le groupe américain de surveillance des conflits armés ACLED. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger subissent des violences de la part de groupes islamistes armés, ce qui a fragilisé les pouvoirs civils et amené dans chacun de ces pays l’armée à prendre le pouvoir.

Les civils ont été pris entre deux feux alors que la violence s’est intensifiée entre l’armée et les groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’EIIL (ISIS). Les chefs militaires du pays ont rompu leurs liens avec l’ancien dirigeant colonial français et se sont tournés vers la Russie pour obtenir un soutien en matière de sécurité.

SOURCE : AL JAZEERA ET l’Opinion