29 avril 2024

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Afrique : 77% des banques centrales réfléchissent à lancer leur monnaie numérique (FMI)

En Afrique subsaharienne, les banques centrales entrevoient de plus en plus la possibilité de créer leur monnaie numérique, selon les résultats d’une récente enquête du Fonds monétaire international (FMI). Intitulée “Sub-Saharan Africa CBDC and Other Digital Payments Survey”, l’enquête à été réalisée auprès des hauts responsables de 33 banques centrales d’Afrique subsaharienne dont celles de la CEMAC, I’UEMOA, le Ghana, le Nigéria, l’Afrique du Sud.

Les banques centrales de trois pays n’ont pas réagi au questionnaire du fonds à savoir, la RD Congo, Erythrée et le Lesotho. Sur les 30 répondants, 23 (76,6%) ont indiqué que leur banque centrale s’était déjà engagée ou s’engagera dans la recherche, l’expérimentation et la mise en œuvre d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

Un peu plus de 25% (6 sur 23) prévoient de lancer leur propre MNBC au cours des cinq prochaines années, Nigéria ayant lancé l’e-naira en octobre 2021. Au rang des motivations ayant poussé leurs institutions à se tourner vers ces monnaies, les participants évoquent la sécurité des paiements, l’efficacité des paiements transfrontaliers, la réduction des coûts liés à l’accès aux liquidités, modernisation des paiements et l’amélioration de la transmission de la politique monétaire.

La plupart des personnes interrogés notent également que l’émergence des cryptomonnaies dans leurs pays respectifs à accéléré l’intérêt pour la mise en place d’une monnaie numérique de banque centrale. En effet, une monnaie numérique de banque centrale est une version numérique des pièces et des billets de banque, plus süre et moins volatile, car elle est émise et régulée par une banque centrale, contrairement à une cryptomonnaie dont l’émission n’est pas assurée par une autorité centrale.

“Les actifs cryptographiques pourraient nuire à l’efficacité de la politique monétaire, contribuer à contourner les contrôles des capitaux et des taux de change, et présenter un risque de contagion pour la stabilité financière”, soutient le rapport. Toutefois, plusieurs préalables restent à mettre en place pour développer efficacement les MNBC en Afrique subsaharienne.

L’enquête du FMI évoque le manque de ressources humaines et d’infrastructures technologiques comme principaux défis pour les pays. En outre, les personnes interrogées ont jugé qu’il était nécessaire d’améliorer au préalable la pénétration d’internet, la culture financière, la protection des données et de renforcer le mécanisme de cybersécurité pour le mettre aux normes internationales.

Par Cédrick lonco, sikafinance