28 avril 2024

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Art un masque fang du Gabon

Art : un masque fang, acheté 150 euros par un brocanteur, revendu plusieurs millions d’euros aux enchères

Art : Les propriétaires d’une pièce africaine exceptionnelle, cédée à un brocanteur pour 150 euros, puis adjugée aux enchères 4,2 millions d’euros, demandent l’annulation de la transaction pour vice du consentement.

Masque Fang de la société secrète du Ngil

Ce masque est issu de la société secrète du Ngil des Fang du Gabon. Le chef de cette société secrète avait pour fonction de débusquer et de punir les sorciers.

En 2021, un couple a revendu un masque africain 150 euros à un brocanteur, dans le Gard. Quelques mois plus tard, il a été vendu aux enchères plus de 4 millions d’euros.

C’est un trésor africain, un masque fang, sculpté au XIXe siècle. Longtemps, il a dormi dans une maison de famille du Gard. Puis, les propriétaires ont fait appel à un brocanteur, pour vider les lieux. “Ce masque attire tout de suite l’attention de ce brocanteur-antiquaire, parce que c’est un masque assez particulier, original (…) et il leur propose immédiatement une somme de 150 euros”, raconte Me. Frédéric Mansat-Jaffré, l’avocat des anciens propriétaires du masque. 

Est-ce une affaire d’argent ou de l’âme du peuple gabonais ? 

« Il ne s’agit clairement pas d’une tromperie. Les vendeurs étaient au courant qu’ils vendaient un masque africain ancien qui vient d’un aïeul mort en 1931. Donc, c’était forcément un masque authentique ancien. Le brocanteur savait qu’il achetait un masque africain ancien. Ce n’est pas une question de tromperie, mais simplement d’une question de valeur des choses. »

Avant la vente, l’antiquaire-brocanteur avait recontacté le couple de retraités pour enquêter sur la provenance de ce masque haut de 55 centimètres, merveilleusement sculpté dans un bois de fromager et fascinant avec sa patine kaoline. L’homme de 86 ans lui expliqué alors que son grand-père, René-Victor Edward Maurice Fournier, était à l’époque gouverneur colonial en Afrique et avait « collecté » ce masque vers 1917 dans des circonstances inconnues. Dans un marché de l’art de plus en plus strict concernant la provenance des œuvres, ces informations sont-elles suffisantes pour lever les doutes ? Aurait-il été possible d’exposer et de vendre ce masque doté de ces seules informations au Parcours des mondes ? « Un masque fang collecté en 1917 au Gabon par un gouverneur identifié, la provenance est suffisamment claire pour avoir toute sa place dans la plus grande foire du monde et aussi dans un musée », affirme Yves-Bernard Debie.

SOURCE : MÉDIAS