29 avril 2024

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La guerre israélo-palestinienne vue d’Afrique

La guerre israélo-palestinienne vue d’Afrique

Les pays africains réagissent en masse après l’attaque du Hamas samedi qui a fait plus d’un millier de victimes. Tout au long du week-end, les communiqués se sont succédé. 

Walf Quotidien au Sénégal en a recensé quelques-uns : 

« Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, met en garde contre « le danger d’une détérioration » de la situation dans la région. Il appelle les belligérants à ‘faire preuve de la plus extrême retenue’. Quant au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, dont le pays a renoué ses relations diplomatiques avec Israël, c’est avec « fermeté » qu’il condamne les attaques du Hamas tout en exprimant sa solidarité avec le peuple israélien. « Le Kenya maintient fermement que rien ne justifie le terrorisme qui constitue une menace grave à la paix et la sécurité internationale », écrit le président kényan, William Ruto. Le Maroc « exprime sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza et condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient. »

Autres réactions compilées par L’Infodrome en Côte d’Ivoire. Certains pays font entendre leur différence…  

« L’Afrique du Sud considère que cette ‘nouvelle conflagration découle de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion constante des colonies, de la profanation de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints chrétiens, ainsi que de l’oppression continue du peuple palestinien’. Pretoria insiste sur la nécessité d’un processus de paix crédible dans la région. (…) L’Algérie, pour sa part, condamne l’agression israélienne et souligne l’importance de protéger les droits du peuple palestinien. »

En effet, rapporte le site algérien Algérie 360, le ministre des Affaires Étrangères Ahmed Attaf réaffirme « l’engagement de l’Algérie à soutenir la cause palestinienne jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif légitime, la création d’un État indépendant avec Jérusalem comme capitale. Il appelle également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’agression israélienne et à garantir les droits du peuple palestinien. »

Un thème repris par Le Quotidien d’Oran qui parle d’Israël comme d’une « entité d’occupation » ou encore d’une « identité sioniste » et qui parle du Hamas comme de la « résistance palestinienne »

Alors, « le continent gardera-t-il son unité face au conflit ? », s’interroge Le Pays au Burkina Faso. 

« En Afrique, les réactions sont divergentes et l’on se demande si ce continent, qui est traditionnellement une base de soutien à la lutte du peuple palestinien, réussira à garder son unité face au conflit. Rien n’est moins sûr, répond le quotidien ouagalais. Le temps où l’Organisation de Libération de la Palestine et son leader, Yasser Arafat, étaient les invités vedettes des sommets de l’OUA, ce temps semble révolu. Les intérêts des États africains ont pris le dessus sur les droits du peuple palestinien à disposer d’un territoire pour mener une vie décente. Le Sénégal, on s’en souvient, en 2021, avait, en pareilles circonstances, mis de l’eau dans son vin dans le soutien au peuple palestinien. Fort heureusement, souligne encore Le Pays, face aux positions très tranchées, des pays africains comme l’Égypte, qui ont des liens historiques et géographiques avec le conflit israélo-palestinien, ont pris une position médiane et s’activent dans la médiation à ce conflit. »

Par : Frédéric Couteau RFI