Niger/Présidentielle : Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane qualifiés pour le 2ème tour

DÉCOMPTE. Selon les résultats provisoires publiés ce samedi par la Commission électorale, les deux candidats s’affronteront lors d’un second tour, le 20 février prochain.

Au Niger, Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA- principal parti au pouvoir) à la Présidentielle du 27 décembre, et Mahamane Ousmane, candidat du Rassemblement démocratique et républicain (RDR Tchandji), un parti de l’opposition se sont qualifiés au second tour prévu le 21 février prochain, selon les résultats provisoires proclamés samedi par la Commission électorale indépendante (Céni).

Mohamed Bazoum arrive en tête avec 39,67% des voix suivi de Mahamane Ousmane qui totalise 16,99% des voix, a annoncé le président de la Céni, Issaka Souna au cours d’une cérémonie publique organisée au Palais des congrès de Niamey.

Arrivés respectivement en troisième et quatrième positions, avec 8, 95% et 7,07%, l’ancien premier ministre Seini Oumarou et l’ancien ministre Albadé Abouba vont certainement déterminé l’issue de ce deuxième tour.

Si Mohamed Bazoum est à sa première participation à une élection présidentielle, Mahamane Ousmane a participé à toutes les élections organisées par le Niger depuis le début du processus démocratique en 1993.

Il avait remporté les premières élections présidentielles avant d’être renversé par un coup d’État le 27 janvier 1996.

S’agissant des résultats des élections législatives, c’est aussi le parti de Bazoum qui arrive largement en tête avec 80 sièges sur les 166 sièges concernés par le scrutin du 27 décembre. L’Assemblée nationale du Niger compte au total 171 sièges. En raison de la pandémie de la Covid 19, la diaspora nigérienne n’a pas pu prendre part aux élections pour élire ses cinq représentants au parlement.

Dauphin désigné du président Mahamadou Issoufou, dont il est un ami de longue date, Mohamed Bazoum a été son bras droit pendant ses dix ans au pouvoir. Il est considéré comme le vrai numéro deux de l’État, devant le Premier ministre Brigi Rafini. Il gère toutes les affaires sensibles et est consulté sur tous les dossiers, de la diplomatie à l’économie, mais particulièrement sur les questions sécuritaires.

Né en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa (Sud-Est), Bazoum est arabe, une ethnie minoritaire au Niger, ce qui lui vaut aujourd’hui des accusations sur ses origines « étrangères ».

En face, Mahamane Ousmane, le premier président élu

Premier président du Niger démocratiquement élu en 1993, Mahamane Ousmane tente pour la cinquième fois consécutive de reconquérir le pouvoir qu’il avait perdu après le coup d’État militaire de 1996. Ce Haoussa de Zinder (Centre-Est) avait été confronté à la première rébellion touarègue au nord. Celle-ci avait cessé après des accords de paix en 1995, mais sa présidence fragilisée n’avait pas survécu un an plus tard à un coup d’État. Sous sa présidence, il avait dû composer pour garder le pouvoir avec deux hommes aux dents longues : Mahamadou Issoufou, à l’époque président du Parlement, et Hama Amadou, son Premier ministre, lequel a vu sa candidature rejetée à la présidentielle de 2020 et lui a apporté son soutien.

Source: AA/Niamey/Kané Ill