19 avril 2024

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Iran la mort de Mahsa Amini

Mahsa Amini est morte vendredi dernier [16.09.22] en détention, après avoir été arrêtée par la police des mœurs à cause de sa tenue vestimentaire.

Manifestations contre la police des mœurs en Iran

Depuis la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, en détention, la colère monte en Iran contre la violence de la police des mœurs et les interdits vestimentaires faits aux femmes iraniennes.

Mahsa Amini : c’est le nom de la jeune femme à l’origine, bien involontairement, de la vague de protestation qui secoue actuellement l’Iran. En fait, c’est la mort de cette jeune femme de 22 ans qui a déclenché la colère de nombre de ses concitoyens. Mahsa Amini est morte vendredi dernier [16.09.22] en détention, après avoir été arrêtée par la police des mœurs à cause de sa tenue vestimentaire. Le décès de Mahsa Amini est le drame de trop qui a fait descendre dans la rue les Iraniens et Iraniennes qui en ont assez de la violence de cette brigade. 

Les autorités rejettent toute responsabilité

Officiellement, la police dément toute implication dans la mort de  Mahsa Amini. Mais des défenseurs des droits humains affirment que la jeune femme est tombée dans le coma après avoir été passée à tabac. 

Ahmad Vahidi, le ministre de l’Intérieur, affirme ne disposer d’aucun élément attestant de coups donnés par la police des mœurs. Or, la jeune femme a été ramenée dans sa région où elle a été enterrée, dès le lendemain de son décès, sans autopsie.

“Nous devons attendre les résultats des examens médicaux de cette femme pour comprendre la raison de sa mort, car apparemment elle avait une série de problèmes médicaux”, a ainsi déclaré le ministre.

Ras-le-bol de la violence

Mais le décès de Mahsa Amini a poussé des milliers d’Iraniens et Iraniennes en colère dans la rue, lassés de la violence de la police des mœurs. La mobilisation est la plus forte dans la province du Kurdistan et à Téhéran.

Une étudiante de la capitale témoigne de son émotion : “Ma voix s’est mise à trembler quand j’ai appris la nouvelle parce que ça m’est arrivé une ou deux fois de me faire arrêter par la brigade des mœurs. Je me suis dit que ça aurait pu être moi la victime et je me suis demandé comment se sentiraient mes parents ?”

Une autre jeune femme estime quant à elle qu’“être présente sur le terrain ne veut pas dire [que la police doit] recourir à tant de violence ni répandre la peur au sein de la population.”

“Je suis fermement opposé à la police des mœurs parce que là il s’agit d’un problème cultureI”, déclare un autre étudiant qui proteste. “On ne règle pas un problème culturel par la force.”

Hijab enlevés

De plus en plus d’Iraniennes et d’Iraniens critiquent les règles vestimentaires imposées aux femmes, comme l’interdiction de se découvrir les cheveux, de porter des vêtements au-dessus du genou, des pantalons moulants ou des jeans troués. 

Porter les cheveux découverts est interdit aux femmes dans l’espace public iranie

En signe de protestation, plusieurs femmes ont retiré ces derniers jours leur hijab en public.

Auteur Sandrine Blanchard dw