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Guinée 3 avril 1984 camp boiro

Guinée, 3 avril 1984 : le jour où les prisonniers du camp Boiro ont été libérés

Le 3 avril 1984, les militaires prennent le pouvoir en Guinée, une semaine après la mort du président Ahmed Sékou Touré. Ils décident alors de libérer les prisonniers détenus au camp Boiro, un camp emblématique de la répression qui a marqué le régime du « parti-État ».

Corporal chef Abdoulaye Barry « Opéma », photographe au ministère de la Défense nationale, est envoyé couvrir, en images, cette libération. Quarante ans plus tard, il commente, avec Mouctar Bah, une sélection de clichés qu’il a pris ce jour-là.

Le 3 avril 1984, j’ai pris cette photo lors du rassemblement général de l’État major au Camp ALPHA YAYA DIALLO pour les préparatifs de la libération des prisonniers du Camp Boiro.

Cette image avec les pancartes et plusieurs populations, chacune attendant ses parents arrêtés depuis longtemps, qui étaient là depuis 10 ou 15 ans. Ils attendaient sur la route parce qu’ils ne pouvaient pas entrer. Il y avait trop de soldats qui bloquaient la route.

Le 3 avril 1984, au Camp Boiro, nous avions là les prisonniers, politiques , il y avait une super ambiance devant la porte du Camp Boiro, jusqu’à la ville, car la population était sortie massivement sur la route pour applaudir.

Cette photo devant le bâtiment que l’on appelait la Tête des Morts à l’entrée du camp. Dans ce bâtiment, on enfermait les prisonniers , le soleil tapait sur toi, il pleuvait sur toit. Certains ont retrouvé leur père en prison, ou leur mère en prison.

Certains ont retrouvé leur père en prison, ou leur mère en prison. Certains ont retrouvé leurs parents morts. Certains étaient vraiment tristes, car le lieu était triste,

À Boiro, on torturait les gens, on faisait tout aux gens là-bas. on les faisait disparaître, complètement.

Cette photo représente des gens qui sont sortis de prison en courant. Cette photo a été prise lors de l’ouverture de la prison du camp boiro.

Ici le Colonel Lansana Conté s’adressée aux prisonniers. Il a dit, maintenant c’est l’armée qui commande, vous êtes libres aujourd’hui, désormais, vous êtes libres, vous n’êtes plus prisonniers.

Source : RFI