Des milliers de partisans du parti Chadema se rassemblent dans la ville lacustre de Mwanza après que le gouvernement a levé l’interdiction du parti.
Le principal parti d’opposition tanzanien a organisé son premier rassemblement de masse depuis la levée de l’interdiction en 2016, suscitant l’espoir d’une plus grande liberté politique dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Hassan, au pouvoir depuis 22 mois, cherche à rompre avec certaines politiques de Magufuli et a fait des ouvertures à l’opposition.
“Dieu merci, le jour est venu où nous parlons avec nos compatriotes tanzaniens à travers ce rassemblement public”, a déclaré samedi le président de Chadema, Freeman Mbowe, lors du rassemblement, auquel ont participé des milliers de personnes dans la ville lacustre de Mwanza.
Le rassemblement a marqué le 30e anniversaire de l’enregistrement politique du parti.
Les supporters arboraient les couleurs du parti – bleu, rouge et blanc – et chantaient des chansons louant leurs dirigeants alors qu’une poignée de policiers gardaient le lieu.
“Nous sommes restés silencieux pendant près de sept ans mais finalement, notre droit est rétabli et nous sommes prêts à aller de l’avant”, a déclaré Mary Dismas, résidente de Mwanza, à l’agence de presse AFP.
Cette décision a été accueillie avec prudence comme un gain pour la démocratie par les groupes de défense des droits et l’opposition du pays.
Magufuli avait interdit les rassemblements politiques au début de son mandat, affirmant qu’il était temps de travailler, pas de politique.
Mais les critiques ont déclaré que l’interdiction ne s’appliquait qu’aux groupes d’opposition, le parti au pouvoir étant libre de se réunir.
Des rassemblements rivaux ont été violemment dispersés par la police et des responsables du parti ont été emprisonnés.
Il y a eu un optimisme précoce lorsque Hassan, la première femme présidente de Tanzanie, a tendu la main à ses rivaux, a rouvert des médias interdits et a renversé certaines des politiques les plus controversées de Magufuli.
Mais sa présidence a été critiquée lorsque Mbowe et d’autres hauts responsables du Chadema ont été arrêtés en juillet 2021 quelques heures seulement avant de tenir une réunion publique pour demander des réformes constitutionnelles.
Hassan, qui a lutté contre les divisions au sein de son parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi, a depuis fait des gestes de conciliation envers l’opposition.
Début 2022, elle rencontre à Bruxelles le vice-président du Chadema, Tundu Lissu, qui était le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2020 mais vit en exil en Belgique après un attentat contre sa vie en 2017.
Lissu a déclaré la semaine dernière qu’il rentrerait en Tanzanie le 25 janvier, exprimant son optimisme sur le fait que “2023 est une année importante dans l’histoire de notre pays”.
Son camarade de parti Mbowe, qui a passé sept mois en prison pour terrorisme, a dirigé le rassemblement de samedi, organisé dans la ville portuaire où ils ont été arrêtés.
“Notre conversation de réconciliation avec le président a abouti parce que même la police qui m’a arrêté à Mwanza garde aujourd’hui notre réunion”, a déclaré Mbowe, demandant à ses partisans d’applaudir les officiers “pour leur bon travail”.
Tout en faisant l’éloge d’Hassan, l’homme de 61 ans a déclaré que la demande d’une nouvelle constitution et d’un organe électoral indépendant figurait désormais en tête de l’agenda du parti.
“J’apprécie profondément la tolérance de la présidente Samia Suluhu Hassan lors de notre conversation pour la réconciliation… certaines personnes voudraient m’entendre l’insulter mais je ne le ferai jamais.”
SOURCE : AFP
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