28 mars 2024

leun2trois.com

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Climat les catastrophes naturelles se sont multipliées en 2020

Les émissions de CO2 presque revenues aux niveaux records d’avant le Covid-19

Selon une étude publiée jeudi, les émissions mondiales de CO2, principal gaz à effet de serre, sont reparties de plus belle en 2021. Une mauvaise nouvelle en pleine COP26.

Alors que la COP26 bat son plein, il y a des chiffres qui montrent l’urgence à agir contre le réchauffement climatique. Alors que 2020 avait été synonyme de mise à l’arrêt d’une bonne partie de l’économie mondiale, les émissions de CO2 avaient chuté de 5,4 %. Hélas pour les défenseurs de la planète, 2021 marque un rebond certain de l’activité économique puisque ces émissions ont augmenté de 4,9 %, soit presque leur niveau de 2019, avant la crise sanitaire mondiale.

Selon cette étude du Global Carbon Project, publiée jeudi à l’occasion de la COP26, les émissions dues au pétrole, projetées en augmentation de 4,4 % pour 2021, ne rattrapent pas leur niveau de 2019, mais les auteurs soulignent que le secteur des transports n’a pas encore recouvré ses niveaux d’avant-crise et que le rebond risque donc de s’accélérer. Ce groupe de scientifiques internationaux étudie les « budgets » carbone mondiaux, soit la quantité de CO2 pouvant être émise pour un résultat donné.

Course contre la montre climatique

Résultat, les « budgets carbone » restants pour ne pas dépasser les objectifs de l’accord de Paris, soit un réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle nettement sous + 2 °C, et si possible à + 1,5 °C, s’amenuisent dangereusement, alors que le niveau atteint actuellement est évalué entre + 1,1° et + 1,2°. Au rythme de 2021, pour avoir 50 % de chances de tenir + 1,5 °C, il reste huit ans d’émissions, 20 ans pour limiter le réchauffement à + 1,7 °C et 32 ans à + 2 °C. Si on espère augmenter les chances à 66 %, la durée baisse encore : 8 ans pour 1,5 °C, 16 ans à + 1,7 °C et 27 ans à + 2 °C.

Le temps presse donc, comme le montre la recrudescence de catastrophes climatiques en tout genre – inondations, sécheresses, mégafeux – avec leur cortège de victimes, populations déplacées ou menacées de famine. L’étude constitue donc un « rappel à la réalité de ce qui se passe dans le monde pendant que nous discutons à Glasgow de la façon de combattre le changement climatique », souligne pour l’AFP la climatologue Corinne Le Quéré, un des auteurs.

Car la chute liée au Covid « n’a jamais été le fruit d’un changement structurel. Mettre sa voiture (temporairement) au garage ou changer pour une voiture électrique, ce n’est pas la même chose ». Et en l’absence de ces changements, « le rebond a été encore plus fort que je ne pensais », abonde Glen Peters du Centre international de recherche sur le climat, autre auteur de l’étude.

La Chine premier pays émetteur

La répartition géographique des émissions pour 2021 illustre ces craintes. La Chine, premier émetteur mondial depuis 2007 avec environ un quart des émissions, verra sa part bondir à 31 % en 2021. Part qui pourrait avoir été poussée à la hausse, car le pays est sorti de la crise due au Covid avant les autres. Les émissions chinoises avaient en effet crû de + 1,4 % en 2020, alors que celles des États-Unis, deuxième émetteur mondial, chutaient de 10,6 %, celles de l’Union européenne, troisième émetteur, de 10,9 % et de l’Inde, quatrième, de 7,3 %.

Source AFP