20 avril 2024

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Le président ivoirien gracie son prédécesseur Laurent Gbagbo

[Sia Kambou/AFP]

Le président ivoirien gracie son prédécesseur, Laurent Gbagbo

Alassane Ouattara dit avoir gracié son rival de longue date pour renforcer la “cohésion sociale” en Côte d’Ivoire.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a gracié son prédécesseur et rival de longue date Laurent Gbagbo, dans le cadre d’une campagne de réconciliation avant les élections de 2025.

Ouattara a fait cette annonce dans un discours télévisé samedi, un jour avant les célébrations de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

“Dans l’intérêt du renforcement de la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant une grâce présidentielle”, a-t-il déclaré dans son discours.

Le président a déclaré qu’il avait également demandé que les comptes bancaires de Gbago soient débloqués et que sa rente viagère soit payée.

Gbagbo, président de 2000 à 2011, est rentré en Côte d’Ivoire l’année dernière après avoir été acquitté en 2019 par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes de guerre pour son rôle dans une guerre civile déclenchée par son refus d’admettre sa défaite après le élection de 2010.

De retour chez lui, il encourt toujours 20 ans de prison pour une condamnation en 2019 liée au vol de fonds de la banque centrale d’Abidjan pendant la période post-électorale.

Mais il a toujours nié les accusations.

La décision de Ouattara de grâce fait suite à une rare rencontre en juillet entre lui, Gbagbo, et l’ancien président Henri Konan Bédié.

Ouattara, dans son discours de samedi, a qualifié cette occasion de “rencontre fraternelle” au cours de laquelle les trois hommes avaient “discuté, dans une atmosphère amicale, des questions d’intérêt national et des voies et moyens de consolider la paix dans notre pays”.

Gbagbo et Bédié ont été invités à assister aux célébrations de la fête de l’indépendance dimanche à Yamoussoukro, la capitale politique du pays.

Les trois hommes dominent la scène politique agitée de la Côte d’Ivoire depuis les années 1990.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, au centre, aux côtés de ses prédécesseurs Henri Konan Bedie, à gauche, et Laurent Gbagbo, à droite, après une rencontre au palais présidentiel d’Abidjan le 14 juillet 2022 [Issouf Sanogo/ AFP]

Bedie a été président de 1993 jusqu’à sa destitution lors d’un coup d’État en 1999. Gbagbo a gouverné de 2000 jusqu’à sa défaite électorale face à Ouattara en 2010.

Les tensions ont atteint leur paroxysme après les élections de 2010. Gbagbo a refusé de concéder sa défaite, ce qui a conduit à une brève guerre civile qui a tué environ 3 000 personnes avant que les forces rebelles alignées sur Ouattara ne déferlent sur la principale ville d’Abidjan.

Ouattara a présidé à une stabilité relative au cours de sa décennie au pouvoir. Mais des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont éclaté autour des élections de 2020, lorsqu’il s’est présenté pour un troisième mandat que Gbagbo et Bedie ont qualifié d’inconstitutionnel.

Le président n’a pas encore dit s’il prévoyait de briguer un quatrième mandat en 2025. Il a dit qu’il aimerait démissionner, mais a également suggéré qu’il aurait besoin que Gbagbo et Bedie s’engagent à se retirer de la politique pour ce faire.

Ils n’ont pas encore indiqué quels sont leurs projets.

SOURCE : AGENCES DE PRESSE