19 avril 2024

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Fonike Mengue-FNDC

Guinée: le coordinateur du FNDC, Foniké Mengué, arrêté à son domicile

En Guinée, Foniké Mengué, journaliste et coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a été interpellé dans la nuit de vendredi à ce samedi 30 juillet à son domicile par un groupe de militaires encagoulés et armés, selon le FNDC.

Foniké Mengué a été arrêté en plein milieu de la nuit, aux alentours de 2h du matin, par la gendarmerie – les Bata, les troupes aéroportées de l’armée –, mais aussi par la BRI, l’unité de lutte contre le banditisme et le terrorisme. Selon le FNDC, le journaliste et militant guinéen a été transféré ce samedi à la mi-journée au siège du haut commandement de la gendarmerie à Kaloum, après avoir passé quelques heures au camp militaire de Kalia.  

Sekou Koundouno, responsable du FNDC, dénonce une « prise d’otage ». « Il n’est aucunement indiqué dans un texte qu’on peut aller cueillir un citoyen dans son lit aux alentours de 1h du matin, remarque-t-il au micro de RFI. Le président du CNRD, le colonel Doumbouya, a présidé hier [vendredi] une réunion de sécurité publique. Il a été très clair : réprimer dans le sang toutes les voix dissonantes afin qu’il soit le seul maître à bord. »

Cette interpellation survient quelques heures après que le FNDC avait annoncé à la demande du président de la Cédéao la suspension des manifestations durant une semaine, afin de donner une chance au dialogue. Mais ce dialogue, qui s’annonçait déjà difficile avec l’annonce de poursuites contre les responsables du FNDC à cause de ces manifestations anti-junte, risque d’être encore plus compliqué. Après l’interpellation de Foniké Mengué, les forces de sécurité ont en effet bloqué les accès du siège du FNDC mais aussi ceux de deux autres partis d’opposition : l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), et l’Union des forces républicaines (UFR).

Ce samedi, le Front national pour la défense de la Constitution réclame la libération « pure et simple » de son coordinateur. « À défaut, dans les heures qui suivent, nous en tirerons toutes les conséquences et nous descendrons dans les rues de Conakry afin d’exiger à la fois sa libération, mais aussi la satisfaction de nos revendications légitimes qui s’articulent autour de l’ouverture d’un cadre de dialogue pour discuter de toutes les questions qui préoccupent la nation, prévient Sekou Koundouno. La junte n’est ni légale, ni légitime. Ils ne sont pas l’émanation du peuple de Guinée. On ne peut pas permettre à un groupe de copains, de coquins, d’amis, de neveux et de nièces de prendre notre belle République en otage et d’en faire une monarchie. »

Les forces de sécurité guinéennes n’ont pas réagi aux sollicitations de RFI à la suite de ces événements de Conakry.

Texte par :RFI