Burkina Faso : Des habitants réagissent après la prise du pouvoir par les militaires

Après la prise du pouvoir ce 24 janvier 2022 par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), nous avons baladé notre micro dans les artères de Dori pour recueillir les avis et les attentes de la population sur cette prise du pouvoir par des militaires au Burkina Faso.

Selon Mamoudou Diallo, ce renversement du pouvoir par les militaires est la bienvenue. De son avis les problèmes ont tellement duré, l’insécurité notamment. « Comme le président Rock Marc Christian Kaboré ne pouvait pas gérer la question du terrorisme, il fallait un Burkinabè qui pouvait prendre la chose en main et gérer la situation. Présentement, ce sont les militaires qui sont aux devant des choses. Nous espérons que tout va aller pour le mieux. Notre souhait est qu’après avoir rétabli la paix que ces militaires remettent le pouvoir le plus vite possible entre les mains des civils », souhaite Mamadou Diallo.

De son côté, Assane Lankoandé indique que les attentes de la population vis avis du nouveau président sont essentiellement la restauration de l’intégrité des 274 200 kilomètres carrés du territoire. Car, estime-t-il, il faut d’abord la paix avant de parler d’autres choses.

Fayçal Maïga, un autre habitant de Dori, estime lui que le coup d’état pourrait être un moyen pour venir au bout du terrorisme. Mais en attentant, selon lui, le maçon est apprécié aux pieds du mur. « Certains apprécient ce coup d’Etat. Personnellement, je vois que c’est un recul démocratique par rapport aux efforts consentis en 2015, aux sacrifices que le peuple a consentis pour enraciner la démocratie. Si on revient sur ces acquis, j’avoue que cela fait mal », a conclu Fayçal Maïga.

Pour Abdoulaye Hoeffi Dicko président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme, section du Séno, « Nous sommes défenseurs des droits humains qui, par principe, ne saurait cautionner un coup de force qui constitue un recul démocratique. Mais force est de constater que le régime Kaboré par son incompétence, sa gabegie, sa roublardise ses atteintes multiples aux droits fondamentaux des populations et son mépris pour le peuple a mérité mille fois ce qui lui est tombé sur sa tête », commente-il.

En tant leader d’opinion Abdoulaye Hoeffi Dicko affirme que ses attentes sont celles des populations qui n’ont pour souci que le retour de la sécurité et avoir de quoi se nourrir. Selon lui, les prix des denrées alimentaires ont augmenté déjà. Le haricot qui coutait 350 FCFA le plat à Dori est passé à 1 750 FCFA. Le sac de 5O kg de mil a dépassé les 30 000 francs CFA dans la région du Sahel depuis belle lurette, affirme-t-il. Il invite alors la junte militaire à écouter les aspirations profondes de la population, à instaurer une bonne gouvernance, à réorienter la stratégie de lutte contre le terrorisme en diversifiant la coopération pour récupérer et sécuriser tout le territoire…

Source lefaso.net