29 mars 2024

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Cyril Ramaphosa devant le Parlement sud-africain fin avril

En Afrique du Sud, le président Ramaphosa fragilisé, (Xabiso Mkhabela/Xinhua/ABACA)

Afrique du Sud: suspension de «madame anticorruption» par le président Ramaphosa

Alors qu’il devait détailler son projet de budget devant le Parlement, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a eu bien du mal, jeudi, à prendre la parole. Il a été constamment interrompu par l’opposition, qui réclamait des explications sur un vol dans sa ferme.

L’affaire, révélée la semaine dernière, remonte à février 2020. Le sulfureux ex-chef des renseignements, Arthur Fraser, accuse le président en exercice d’avoir camouflé le vol de 3,8 millions d’euros, cachés en liquide dans sa ferme de Phala-Phala, et d’avoir ensuite acheté le silence des cambrioleurs.

C’est un nouvel épisode dans la lutte contre la corruption : le chef de l’État a suspendu, jeudi soir, la médiatrice de la République. Elle était chargée de contrôler les agissements de l’exécutif et le bon usage de l’argent public. Sa mise à l’écart fait grand bruit, car elle venait tout juste de lancer une enquête sur le président Cyril Ramaphosa.

Busisiwe Mkhwebane a été suspendu avec effet immédiat, et ce, jusqu’à ce que le Parlement, qui a ouvert une procédure de destitution contre elle, se prononce. Il s’agit d’un personnage très controversé : nommé par l’ancien président Jacob Zuma, elle est accusée d’avoir été placée à ce poste pour le protéger contre les accusations de corruption dont il fait l’objet.

L’ex-médiatrice est accusée de partialité, d’enquêter sur des affaires mineures et d’ignorer les grosses affaires concernant l’ancien président. Elle est également accusée d’incompétence. Enfin, une plainte pour faux témoignage a été déposée contre elle.

Si sa suspension n’est pas une surprise, celle faisait plusieurs années que l’opposition, une partie de la majorité, la société civile demandaient son départ, le timing fait grincer des dents. Car elle venait juste d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle enquête visant l’actuel chef de l’État Cyril Ramaphosa. Ces dernières années, elle a multiplié les enquêtes le visant.

Sa suspension jeudi soir, bien qu’attendue, fait donc dire à ses partisans que Cyril Ramaphosa à des choses à se reprocher et cherche à s’en débarrasser. Il faut regarder cette suspension dans un contexte plus large : le bras de fer qui oppose l’actuel président Cyril Ramaphosa et son rival Jacob Zuma, rattrapé par les affaires de corruption.

SOURCE MEDIAS