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Sophie Douce journaliste

Au #BurkinaFaso, la peur s’instille chez les journalistes et les défenseurs des droits humains.

Liberté de la presse au Burkina : Les correspondantes du Monde et de Libération expulsées

Deux correspondantes Françaises des journaux Libération et de “Courrier International” et Le Monde ont été expulsées du Burkina Faso par le pouvoir en place. Pour les quotidiens, la liberté de la presse dans ce pays est fortement menacée.

Les correspondantes des quotidiens français Le Monde et Libération au Burkina Faso ont été expulsées de ce pays samedi soir, ont annoncé dimanche leurs rédactions qui dénoncent une mesure «  inacceptable » et «  arbitraire ».

Les deux journalistes sont arrivées « dimanche matin à Paris », a précisé Libération.

Selon nos informations, les deux journalistes sont arrivées dimanche 2 avril à Paris. Elles avaient été convoquées vendredi 31 mars à Ouagadougou à la sûreté nationale. Auditionnées séparément, elles se sont vues notifier, après être sorties des locaux, l’ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. “Nuitamment, comme on dit ici, un lieutenant a surgi pour me signifier mon expulsion. Ordre venant d’en haut. J’ai 24 heures pour quitter le pays”, nous alertait Agnès Faivre par e-mail quelques minutes après.

“Votre accréditation [qui permet d’exercer le métier de journaliste dans un pays] et votre carte de presse sont annulées. Vous avez vingt-quatre heures pour quitter le Burkina Faso”, a déclaré samedi 1er avril à Sophie Douce un agent de la direction de la sûreté de l’État burkinabée, selon des propos rapportés par le quotidien Le Monde (qui appartient au même groupe que Courrier International).

Une menace pour la liberté de la presse

Lundi, le Burkina Faso, dirigé par des autorités issues de deux coups d’État en 2022 et confronté à une multiplication d’attaques jihadistes meurtrières, avait coupé la diffusion de la chaîne d’information française France 24 sur son territoire.

«  Notre correspondante au Burkina Faso, Sophie Douce, vient d’être expulsée du pays (…) en même temps que sa consœur de Libération, Agnès Faivre », indique le Monde sur son site.

Selon Libération, «  Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabé ».

« Nous protestons vigoureusement contre ces expulsions absolument injustifiées et l’interdiction faite à nos journalistes de travailler en toute indépendance », ajoute le journal.

Le Monde «  condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire qui a obligé les deux journalistes à quitter Ouagadougou en moins de vingt-quatre heures. » « Sophie Douce, comme sa consœur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l’écart de toute pression », ajoute-t-il.

«  La sanction est tombée et, avec elle, la confirmation que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée », écrit pour sa part Libération.

Le reportage su l’exécution d’enfants ne plaît pas au pouvoir

Libération précise «  que la publication le 27 mars de l’enquête de Libération sur les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat, avait évidemment fortement déplu à la junte au pouvoir au Burkina Faso ».

« Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays des Hommes intègres », avait écrit le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean-Emmanuel Ouédraogo, après la publication de cette enquête, assurant que l’armée agit « dans le strict respect du droit international humanitaire ».

SOURCE Médias