29 avril 2024

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L'ex-président Blaise Compaoré et son épouse peu après leur retour à Ouagadougou le 7 juillet 2022

L'ex-président Blaise Compaoré et son épouse peu après leur retour à Ouagadougou le 7 juillet 2022 © DR

L’ex-président déchu du Burkina Faso Compaoré de retour au pays

Le gouvernement militaire du pays a invité d’anciens dirigeants à participer à un sommet de réconciliation dans la capitale.

L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est revenu d’exil près de huit ans après avoir été renversé lors d’un soulèvement, pour rencontrer le président par intérim Paul-Henri Damiba et d’autres anciens dirigeants.

Compaoré, 71 ans, est rentré chez lui jeudi malgré sa condamnation par contumace en avril à la prison à vie pour complicité dans le meurtre de son prédécesseur Thomas Sankara.

Les avocats de la famille de Sankara ont exigé que Compaoré soit arrêté à son arrivée, bien que les médias burkinabés aient émis l’hypothèse ces derniers jours qu’il pourrait bénéficier d’une grâce.

La Côte d’Ivoire, où il s’est réfugié en 2014, a refusé à plusieurs reprises de l’extrader et a déclaré avoir donné son accord à son retour avec les autorités burkinabè.

L’avion de Compaoré a atterri dans la capitale Ouagadougou jeudi après-midi, après quoi un hélicoptère a décollé vers le palais présidentiel, a déclaré un journaliste de Reuters à l’aéroport.

Le dirigeant burkinabé Damiba, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en janvier , a invité Compaoré et d’autres anciens présidents à participer à un sommet de réconciliation vendredi dans un contexte d’insécurité croissante liée à al-Qaïda et aux groupes armés affiliés à l’Etat islamique dans le nord.

Compaoré, qui a dirigé le Burkina Faso pendant 27 ans, s’est enfui en Côte d’Ivoire lors d’un soulèvement de 2014 déclenché par ses efforts pour modifier la constitution afin de se permettre de rester au pouvoir.

En avril, il a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans le meurtre en 1987 du révolutionnaire marxiste Sankara.

Peu nombreux à l’aéroport de Ouagadougou, les partisans de Blaise Compaoré donnent de la voix. Ils ne verront pas leur leader ; pas d’interview non plus pour la presse. C’est donc un atterrissage discret sans fanfare ni trompette officielle.

C’est à bord d’un hélicoptère militaire qu’il quitte la base aérienne.

Des partisans de Blaise Compaoré célèbrent son retour

Condamné à perpétuité dans le dossier Thomas Sankara et compagnons, Blaise Compaoré est tout de même invité par le président Paul-Henri Damiba à participer demain vendredi à une réunion des anciens chefs d’Etat du pays autour des questions d’intérêt national notamment sécuritaires.

De l’avis de certains analystes, la prochaine étape sera la libération du Général Dienderé, bras droit de Blaise Compaoré, condamné à perpétuité lui aussi dans l’affaire Thomas Sankara et compagnons.

L’activiste Serge Bayala , “pour le cas précis de Blaise, c’est un mauvais rendez-vous ; un prétexte de diversion lié à la médiocrité et à l’incompétence du MPSR. On fait la diversion pour l’envoyer sur la réconciliation. Pour nous, c’est une pure et solide diversion. Les règles des libertés pour les criminels de toute sorte sont régies par des textes.

Au-delà de la condamnation de l’ancien président Blaise Compaoré dans le dossier Thomas Sankara qui est plus une préoccupation de droit, de légalité, une frange de Burkinabè estime qu’il est tout à fait légitime qu’il s’implique dans la résolution de la crise sécuritaire que traverse le pays.

Le président de l’Union des jeunes Africains pour la paix et le développement Bouma Sylvain Thiéné estime sur la DW que “C’est vrai qu’il est condamné par la justice ; mais en Côte d’Ivoire, chez nos voisins, Laurent Gbagbo était condamné dans l’affaire du braquage de la BCEAO, pour la réconciliation et la paix, les Ivoiriens ont préféré le laisser vaquer tranquillement à ses occupations”.

SOURCE MEDIAS