L’ancien diplomate Vladimir Fédorovski ne croit pas que les sanctions contre la Russie feront changer d’avis Vladimir Poutine sur l’attaque en Ukraine. Selon lui, l’Occident doit privilégier une communication régulière avec le chef du Kremlin pour arriver à une sortie de crise.
« Je ne crois pas du tout à l’efficacité des sanctions parce que les Russes ont vécu 10 fois moins bien sous [Boris] Eltsine », a déclaré M. Fédorovski au micro des Faits d’abord samedi.
Entre sanctions et troisième guerre mondiale – «il vaut mieux l’éviter», selon lui –, M. Fédorovski propose plutôt le maintien de la communication, comme le fait le président français Emmanuel Macron, en appelant son homologue russe «tous les deux jours».
«Je crois que cette démarche est nécessaire parce que, tout d’abord, ça évitera les crises, la guerre mondiale, etc. Au-delà de ça, pensons à l’avenir», a expliqué l’ex-diplomate.
« Je pense que c’est une très grande erreur de se couper de la population russe parce que Poutine, il existe aujourd’hui, mais les dirigeants ne sont pas éternels », a-t-il ajouté.
« La première clé, et d’ailleurs c’est comme ça qu’il faut voir, disons, son action géopolitique, est certainement son enfance », a-t-il avancé. « C’était un enfant de la rue », marqué par la pègre de Saint-Pétersbourg et ses lois, qu’il a assimilées, selon lui.
« Il va jusqu’au bout de sa logique. Il ne recule jamais. Il se bat jusqu’au bout », a assuré M. Fédorovski, décrivant le président Poutine comme « psychorigide », et le comparant au dictateur Joseph Staline.
La deuxième clé est liée au judo, un sport auquel le président russe excelle. « [M. Poutine] dit que le vrai judoka ne bouge pas, mais que quand quelqu’un bouge, il a déjà bougé. Il a cet esprit d’anticipation », a analysé l’ancien diplomate.
Enfin, il importe de se rappeler que M. Poutine était auparavant espion. « C’est un maître manipulateur », a déclaré M. Fédorovski.
« Ce qui m’a frappé pendant la première rencontre, c’est qu’il était un miroir de son interlocuteur ».
« J’ai toujours prôné, quand j’étais diplomate, l’équilibre des intérêts, la recherche de compromis », a-t-il ajouté. « Poutine, c’est pas ça, c’est le rapport de force ».
Source Radio-Canada
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