La Guinée : une riche diversité culturelle, les Malinkés, Koniankés, Peulhs, Toucouleurs, Diakankés, Soussous, Bagas, Nalous, Mikoforès, Kissis, Guerzés, Tomas, Manons, Konos.
4 régions : Basse Guinée, Moyenne Guinée, Haute Guinée et Guinée Forestière.
6 pays frontaliers : Guinée Bissau à l’ouest, le Sénégal et le Mali au nord, la Côte d’Ivoire à l’est, le Libéria et la Sierra Léone au sud.
Le soussou fait partie de la famille Mandé, un ensemble linguistique comportant environ 70 langues distinctes parlées en Afrique de l’Ouest. Noyau de l’Empire mandingue, cette famille comprend notamment le bambara, le malinké, le dioula et le kpellé ou Kpèlèwo (Guerzé). Mais selon l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales), “l’écart linguistique entre le bambara et le kpellé ou le bissa est comparable à la distance entre le français et le hindou”.
Transcrit initialement avec des caractères arabes et latins, des chercheurs guinéens ont créé des alphabets africains pour transcrire des textes en langues locales dont le soussou, “une langue double, méridionale et continentale” – une valeur qui lui donne un avantage sur d’autres langues moins riches, selon le chercheur-sociologue guinéen Mohamed Bentoura Bangoura, inventeur de l’écriture Koré Sèbèli.
Aujourd’hui, le soussou ou soso (en Guinée maritime) est l’une des trois langues les plus parlées dans le pays avec le peul ou pulaar (en Moyenne-Guinée) et le malinké ou maninka – (en Haute Guinée). Ses locuteurs se trouvent principalement sur les côtes de Guinée mais c’est une langue transfrontalière qui est aussi parlée en Sierra-Leone, en Gambie et au Sénégal dans la région de Kédougou.
Bien qu’il soit difficile de donner un chiffre exact, le nombre de locuteurs de soussou est estimé à plus de 5 millions.
Pourquoi existe-t-il plusieurs alphabets différents ?
Cette situation singulière est implicitement liée à la politique linguistique mise en œuvre par le président Sékou Touré après l’indépendance obtenue de la France, le 2 octobre 1958.
Fermement anticolonialiste, Sékou Touré, le premier président de la République de Guinée de 1958 jusqu’à sa mort en 1984 a élaboré une politique culturelle et linguistique en faveur des langues locales.
Après l’élaboration du premier alphabet guinéen, huit langues ont été instaurées dans le système éducatif. Le soussou en faisait partie. Par la suite, plusieurs alphabets dans d’autres langues nationales seront codifiés. Cependant, après le changement de régime en 1984, le français a repris sa place initiale en tant que langue officielle et l’enseignement des langues nationales a été abandonné “en attendant des recherches linguistiques permettant une transcription scientifique de ces langues”, explique Djénabou Baldé, chercheur à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée, dans la Revue de Recherche en Éducation.
Par Geneviève Sagno BBC Afrique
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