29 mars 2024

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Stop stigmatisation

Attention à ne pas ethniciser la crise sécuritaire qui ravage le Burkina Faso ."stop stigmatisation"

En ciblant les Peuls, le Burkina Faso tombe dans le piège communautariste

Attention à ne pas ethniciser la crise sécuritaire qui ravage le Burkina Faso, avertit solennellement “Courrier confidentiel”.

Selon ce média d’investigation burkinabè, le pays pourrait ombrer dans un conflit intérieur et fratricide s’il poursuit la stigmatisation meurtrière de la population peule.

Le massacre de civils non armés, appartenant tous à l’ethnie peule, à Nouna a relancé le débat sur la communautarisation de la crise sécuritaire au Burkina Faso [des supplétifs de l’armée, les Volontaires de défense pour la patrie (VDP), ont été accusés d’avoir tué 28 personnes le 30 décembre 2022 dans ce chef-lieu de la province de la Kossi, dans le nord-ouest du pays].

Suspectée d’alimenter les groupes armés, la communauté peule se trouve coincée entre deux feux qui s’affrontent depuis plus de sept ans. Les groupes terroristes sont-ils en train de gagner leur pari de consumer le pays avec le feu du communautarisme ethnique ?

Le 5 janvier dernier, six Burkinabè, dont un médecin, un infirmier et un étudiant, appartenant à la même famille ont été appréhendés dans leur grande cour familiale dans la ville de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord. Ils ont été enlevés par des Volontaires pour la défense de la patrie de la ville et conduits à une destination inconnue de la famille. Après quelques heures de chaudes alertes à travers les réseaux sociaux relayées par des centaines de personnes, ils seront localisés au camp militaire situé à la sortie de la ville, sur l’axe reliant Ouahigouya à Thiou.

Délit de faciès et exécutions sommaires

Visiblement, cette “opération” était coordonnée par le commandant du camp. Cinq jours après l’enlèvement des membres de cette famille, un agent travaillant à la mairie de Thiou (délocalisée à Ouahigouya), instituteur de son état, sera également pris à une heure de pause (vers 13 heures). Ses collègues et sa famille sont restés sans nouvelles (ses portables étant coupés) jusque dans la soirée, avant qu’il ne soit localisé également au niveau du camp militaire grâce aux services de sécurité intérieure.

Dans ce cas également, les réseaux sociaux ont joué un rôle important en diffusant l’alerte sur son “arrestation” de façon instantanée. Ces sept personnes ont été relâchées et remises à leurs familles respectives après avoir été déposées par leurs “ravisseurs” à la brigade de gendarmerie de la ville, où elles ont accompli certaines formalités avant de regagner leur domicile.

L’étudiant Amadou et son cousin n’ont pas eu la chance de ces sept personnes. En effet, ils ont été pris dans la boutique d’Amadou le 19 décembre 2022 dans la ville de Ouahigouya. Malgré les nombreuses recherches dans les différents services de sécurité, leurs familles sont restées sans nouvelles d’eux. Les témoins de la scène de ces deux “enlèvements” sont formels sur l’identité des auteurs. Ils affirment que ce sont bel et bien des VDP qui ont procédé au “kidnapping” des deux jeunes cousins.

Ces VDP auraient au passage administré des coups et d’autres sévices aux femmes de la cour devant laquelle se trouve la boutique où les deux jeunes ont été embarqués, selon plusieurs témoignages recueillis sur place.

SOURCE courrierinternational.com