26 avril 2024

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Emmanuel Macron et Joe Biden

Crise des sous-marins : Macron joue l’apaisement avec Biden et espère relancer son agenda européen

Les présidents français et américain ont eu un échange téléphonique, mercredi, et ont publié un communiqué commun, première étape d’un réchauffement de leurs relations après la rupture du contrat avec les Australiens.

Fin de partie ou simple répit ? L’échange téléphonique entre Emmanuel Macron et son homologue américain, Joe Biden, mercredi 22 septembre, est censé permettre au chef de l’Etat de solder l’affaire des sous-marins australiens tout en remettant de façon opportune l’accent sur son agenda européen. Mais il ne sera sans doute pas suffisant pour conduire le président français à prendre officiellement la parole sur cette crise diplomatique majeure.

A sept mois de l’élection présidentielle, une partie de l’opposition a beau s’offusquer des mystères entourant la perte de ce « contrat du siècle » en y voyant le signe du déclin de la France sur la scène géopolitique mondiale, Emmanuel Macron devrait rester muet, à la manière d’un chef d’Etat « responsable » qui ne se laisserait pas guider par ses émotions. Ces derniers jours, il a laissé son ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, mener la contre-offensive, notamment en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Si le dossier a suscité une colère noire à Paris, l’appel entre Emmanuel Macron et le président américain est d’ores et déjà perçu comme la première étape du réchauffement des relations franco-américaines. Chacun a pu « examiner les conséquences de l’annonce faite le 15 septembre », expliquent les deux chefs d’Etat dans un communiqué commun. L’annonce est celle de la rupture, à l’initiative de l’Australie et sans aucun préavis, d’un contrat titanesque portant sur la livraison par la France de douze sous-marins à propulsion conventionnelle pour un montant total de 56 milliards d’euros.

Au-delà du camouflet industriel et commercial, Paris a dénoncé dans cette affaire « les mensonges » et la « duplicité » de ses alliés, en particulier des Etats-Unis qui négociaient depuis des mois dans le secret le plus total avec l’Australie et le Royaume-Uni, pour rafler la mise et vendre au pays du Commonwealth des sous-marins à propulsion nucléaire.

L’opération, qualifiée de « coup dans le dos » par Jean-Yves Le Drian, avait conduit l’Elysée à rappeler ses ambassadeurs à Washington et à Canberra pour « consultation ». Le chef de la diplomatie était allé jusqu’à comparer l’attitude de Joe Biden « à celle de Trump, sans les tweets ».

Une rencontre Macron-Biden en octobre

Le combiné à peine raccroché, l’Elysée a acté le retour de l’ambassadeur français à Washington, Philippe Etienne, dès la semaine prochaine. Les Etats-Unis, de leur côté, ont reconnu que « des consultations ouvertes entre alliés sur les questions d’intérêt stratégique pour la France et les partenaires européens auraient permis d’éviter cette situation ».

Source : lemonde