Tribune : “On n’est pas obligé, pour enseigner la liberté d’expression, de montrer des caricatures qui sont à la limite de la pornographie”0
Le philosophe, qui a été ministre de l’Education dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, affirme que s’il enseignait la liberté d’expression, il montrerait des caricatures “aussi bien de Jésus, Moïse et Mahomet”.
“on n’est pas obligé d’insulter les gens pour défendre la liberté d’expression”, ajoute-t-il.
Des caricatures « quand même ignobles », selon Luc Ferry
Le débat sur la nécessité de faire de caricatures vulgaires et dénuées de tout humour l’étendard de la liberté d’expression est posé par l’ancien ministre Luc Ferry. Qu’il en soit remercié !
Le professeur Georges Nivat se dit frappé par les événements insupportables qui viennent à nouveau de se produire en France qu’un très jeune meurtrier soit évoqué comme représentant d’un ennemi avec qui nous sommes en guerre.
Nous ne savons pas de quoi est fait l’autre. De peur, de désarroi, d’amour ou de haine cachée. Car on peut aussi appeler à l’aide par la haine – les psychanalystes traitent ces affects violents, mais une analyse générale de la société est chose difficile.
qu’il nous faut verser. Sans revivre l’élan de la bataille du Rhin, et cette victoire des va-nu-pieds de Valmy qui étonna tant Goethe, on ne peut ni comprendre, ni admettre. Ce qui n’empêche pas que certaines paroles pourraient être modifiées, ou chantées à mi-voix…
Ségolène Royal : La Fraternité, c’est l’interdiction de« choquer, d’humilier, d’insulter »
Elle rappelle par ailleurs que la devise française est : Liberté, Egalité, Fraternité. Et la Fraternité, c’est l’interdiction de « choquer, d’humilier, d’insulter ».
C’est « la prise en considération de la souffrance des autres pour pouvoir rectifier un certain nombre de choses. Et la liberté, ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi, n’importe comment ».
Et pour l’ex-présidente de la région Poitou-Charentes, Emmanuel Macron n’aurait pas dû prononcer la phrase suivante lors des obsèques du professeur d’histoire: “Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins”.
Pour Ségolène Royal, “un chef d’Etat ne continue pas avec les caricatures, il continue avec la liberté d’expression”. La raison? Parce que les caricatures “blessent des millions de personnes à travers le monde”.
Khalid Albaih : La liberté d’expression est un vaste problème et il y a beaucoup de débats autour de cette question ; sur les limites que vous vous fixez ou que les autres fixent pour vous.
Mais je crois que pour un dessinateur politique indépendant, le plus important c’est la connaissance. Je crois que la connaissance du sujet traité est importante. Etre conscient des conséquences que pourraient avoir ce que vous faites ou dîtes… Et savoir ce que vous voulez faire de ce pouvoir… c’est très important.
Notons qu’il y a quelques mois, Charlie Hebdo a republié les caricatures de Mahomet.
Le sort des caricaturistes politiques n’est pas simple. Nombre d’entre eux subissent la censure, la persécution, la prison, ou parfois pire, pour le seul fait d’avoir pris la plume.
D’où l’importance d’etre conscient des conséquences que pourraient avoir ce que vous faites ou dîtes, c’est très important.
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