La volonté du président mexicain de remplacer l’Organisation des Etats américains par un organisme « vraiment autonome » des Etats-Unis rebattrait les cartes de la géopolitique du continent.
Les jours de l’Organisation des Etats américains (OEA) sont-ils comptés ? La question devait être au cœur des débats lors du sommet de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (Celac), prévu samedi 18 septembre à Mexico.
Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), propose de remplacer l’OEA par un organisme « vraiment autonome » de Washington. L’initiative émancipatrice rebattrait les cartes de la géopolitique du continent. Mais elle semble hasardeuse et risquée pour le Mexique, très dépendant de son puissant voisin américain.
L’arrivée, vendredi soir à Mexico, du président vénézuelien, Nicolas Maduro, a créé la surprise alors que sa vice-présidente, Delcy Rodriguez, confirmait, quatre heures plus tôt, qu’elle représentait son pays. « AMLO » avait accueilli, la veille, en grandes pompes le président cubain, Miguel Diaz-Canel, invité d’honneur des festivités patriotiques mexicaines du 16 septembre, une première. L’occasion pour « AMLO » d’appeler son homologue américain, Joe Biden, à « lever l’embargo contre Cuba, car aucun Etat n’a le droit de soumettre un autre pays ». Le président de centre gauche demande la création d’un nouvel organisme régional qui ne soit « le laquais de personne ». Son offensive diplomatique désavoue l’OEA, dont le siège est à Washington, au nom de « la défense de la souveraineté des nations et de l’équité entre elles » face à l’interventionnisme américain.
Par Frédéric Saliba lemonde
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