19 avril 2024

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Joe Biden à l'ONU le 21 septembre 2022

Joe Biden à l'ONU, le 21 septembre 2022 - Anna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Joe Biden réclame une augmentation du nombre de membres du Conseil de sécurité de l’ONU

Le président américain Joe Biden s’est dit favorable mercredi à une réforme majeure du Conseil de sécurité de l’ONU en augmentant le nombre de ses membres.

Dans un discours à la tribune de l’ONU, le président américain a notamment appelé à “augmenter le nombre de membres permanents et non permanents” de cette instance majeure de l’ONU afin que des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés.

Emmanuel Macron a également réclamé mardi une réforme du Conseil de sécurité devant l’Assemblée générale de l’ONU. Il estime que les membres du Conseil de sécurité “ne sont plus les seuls à avoir leurs mots à dire” et qu’il est nécessaire d'”œuvrer plus largement au consensus international nécessaire à la paix”.

Le but est qu’il soit “plus représentatif, qu’il accueille de nouveaux membres permanents, qu’il soit capable de jouer tout son rôle en limitant son droit de veto en cas de crimes de masse”, a affirmé le président français.

Le Conseil de sécurité compte des membres permanents (actuellement 5: États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et non permanents (actuellement 10). La Charte des Nations Unies leur confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Une réforme débattue depuis plus de 40 ans

Le Conseil de sécurité est compétent pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression et recommander des moyens de les régler. “Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales”, explique l’ONU sur son site.

La réforme du Conseil de sécurité est débattue depuis plus de 40 ans, note l’ONU. La représentation géographique et l’utilisation du droit de veto font partie des points qui sont le plus souvent évoqués. La manière dont la Russie a utilisé son droit de veto depuis l’invasion de l’Ukraine a poussé les Etats-Unis à prendre le sujet à son compte, et à plaider pour un élargissement.

En avril, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution demandant aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de justifier leur recours au veto. Cette résolution n’est toutefois pas contraignante.

La réforme est une revendication notamment du Japon et de nombreux pays en développement. “Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité”, avait ainsi insisté mardi à la tribune le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l’Union africaine.

Depuis des années, l’Union africaine revendique “au moins deux sièges permanents”, avec droit de veto, au sein de cet organe des Nations unies. 

Le président sénégalais Macky Sall s’adresse à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le 20 septembre 2022. (YUKI IWAMURA / AFP)

Le chef d’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, a une nouvelle fois demandé devant l’Assemblée générale de l’ONU une réforme du Conseil de sécurité pour que l’Afrique soit mieux représentée. Dans son discours (reproduit in extenso par Le Soleil), Macky Sall relève le caractère obsolète du Conseil de sécurité et revendique la participation de l’Afrique dans les institutions onusiennes. 

“Près de quatre-vingts ans après la naissance du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus adaptée aux réalités de notre temps”Macky Sall, président du Sénégal Allocution à l’ONU

“Déconstruire les narratifs”

L’heure du changement est venue, selon le président sénégalais. “Il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistent à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels. Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini”, dit-il. 

Le Consensus dEzulwini , élaboré en 2005, est la position commune africaine sur la réforme des Nations unies. Pour l’Union africaine, “la pleine représentation de l’Afrique au Conseil de Sécurité signifie au moins deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives des membres permanents y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents”. L’Union africaine précise que “si l’Afrique s’oppose en principe au maintien du droit de veto, elle pense que c’est une question de justice pour tous et que tant qu’il existera, il doit être accordé à tous les membres permanents, anciens et nouveaux”. 

SOURCE BFMTV