26 avril 2024

leun2trois.com

Comprendre pour informer pour rendre compte de ce qui se passe dans le monde

Ousmane Sonko

"Avec deux mois avec sursis, Sonko reste éligible", ont déclaré à l'AFP deux de ses avocats

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko condamné à 2 mois de prison avec sursis

Un tribunal sénégalais a condamné jeudi l’opposant Ousmane Sonko à deux mois de prison avec sursis pour diffamation à l’encontre d’un ministre, une peine qui préserve son éligibilité pour la présidentielle de 2024 selon ses avocats.

M. Sonko, 48 ans, devait répondre de diffamation, injures et faux contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang au cours de ce procès sous haute tension, dans une capitale quadrillée par les policiers et les gendarmes.

“Avec deux mois avec sursis, Sonko reste éligible”, ont déclaré à l’AFP deux de ses avocats, Mes Bamba Cissé et Cheikh Khoureyssi Ba. Aucune confirmation de cette assertion n’a été obtenue par ailleurs dans un premier temps.

Derrière ce procès en diffamation, c’est en effet la candidature déclarée de M. Sonko à la présidentielle de février 2024 qui est en jeu. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation pour diffamation.

L’opposant, arrivé troisième de la présidentielle en 2019, ainsi que ses supporteurs crient à l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place qui chercherait à l’éliminer politiquement et à dégager la voie pour le sortant Macky Sall. M. Sonko a juré de ne pas se laisser faire.

Outre les deux mois de prison assortis du sursis, le tribunal a condamné M. Sonko, absent à l’audience, à verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) au ministre. Il l’a relaxé des délits d’injures et de faux.

Heurts entre policiers et étudiants à Dakar à la veille d’un procès à risques

Déployées aux alentours de l’université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants.

Des heurts ont opposé mercredi à l’université de Dakar les policiers et des étudiants qui tentaient de participer à une manifestation interdite par les autorités à la veille du procès de l’opposant Ousmane Sonko, ont constaté les journalistes de l’AFP.

Déployée massivement aux alentours de l’université, la police a envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l’intérieur du campus. Les étudiants ont riposté à coups de pierres, mais ont été empêchés de sortir. Un journaliste de l’AFP présent avec plusieurs collègues avant le début des incidents a été frappé du poing derrière la tête par un policier qui avait ordonné aux journalistes de s’éloigner en leur reprochant de filmer, ce qu’aucun ne faisait à ce moment-là, ont rapporté les journalistes présents.

Le journaliste de l’AFP a ensuite été appréhendé et emmené de force dans un fourgon de police, malgré les tentatives de ses collègues d’intercéder en sa faveur, ont-ils dit. Le policier a lancé une grenade lacrymogène à leur pied pour les tenir à distance. À l’intérieur du fourgon, le journaliste de l’AFP a reçu d’un policier plusieurs coups de poing dans le haut du corps et derrière la tête, a-t-il indiqué par la suite. Il a été relâché quelques instants plus tard.

“L’AFP proteste avec fermeté contre cette brutalité exercée sans aucune raison contre un de ses journalistes qui faisait son métier”, a dit le directeur de l’information de l’agence, Phil Chetwynd. Cette brutalité “jette le doute sur les assurances réitérées des autorités sénégalaises quant au libre exercice de la profession et suscite de vives interrogations sur la sécurité des journalistes dans la période pré-électorale”, a-t-il ajouté.

L’opposition au président Macky Sall a annoncé des marches et manifestations à Dakar et dans le pays mercredi, jeudi et lundi.

Les tensions ont considérablement ralenti les activités de la capitale. Les vacances des écoles et de l’université ont été avancées. Les transports publics ont suspendu leurs lignes mercredi. Des banques ont annoncé fermer plus tôt.

AFP