Sommet Biden-Poutine: les principaux points qui fâchent

A la veille de la rencontre entre les deux présidents russe et américain, la liste des contentieux entre Moscou et Washington est sans fin. Si personne n’imagine la moindre percée diplomatique, Poutine et Biden pourraient s’entendre sur quelques dossiers.

Lundi soir lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Joe Biden a promis de dire au président russe Vladimir Poutine quelles sont «ses lignes rouges» lors de leur rencontre, mercredi à Genève.

«Nous ne cherchons pas un conflit avec la Russie, mais nous répondrons si la Russie continue ses activités», a-t-il déclaré, notant que Vladimir Poutine est un homme «intelligent» et «dur». Mais il doit comprendre que la mort de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny serait «une tragédie».

Joe Biden dénonce les «actes agressifs de la Russie» en insistant sur l’exigence de l’OTAN de «soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine».

Vladimir Poutine, négociateur et psychologue

Mais comment le président russe se comporte-t-il dans un sommet? Sa recette, mise au point en vingt années d’expérience sur la scène internationale, tient en trois temps: déstabiliser, séduire puis convaincre

C’est un match au sommet. Vladimir Poutine possède plus de vingt années d’expérience. Il a vu défiler devant lui une longue série de chefs d’État, comme si les relations internationales étaient en quelque sorte devenues sa cour impériale. «Il sait qu’il est immuable alors que nous ne sommes que de passage», a glissé François Hollande dans un entretien à TF1. Vladimir Poutine utilise l’antériorité pour se placer dans une position de supériorité et de condescendance face à son interlocuteur.

Il en est à son 5e président américain. Bill Clinton l’a regardé de haut, George W. Bush a «vu son âme au fond de ses yeux», Barack Obama lui a effrontément préféré le remplaçant Dmitri Medvedev, Donald Trump chantait ses louanges et lui faisait davantage confiance qu’à ses propres services secrets. De toute évidence, le courant passe mieux entre Vladimir Poutine et les présidents républicains. Les choses démarrent déjà mal avec Joe Biden, qui a récemment accepté de le qualifier de «tueur». À l’époque où il était encore vice-président de Barack Obama, Joe Biden lui avait dit en face qu’il n’avait «pas d’âme».

Joe Biden promet de définir ses «lignes rouges» auprès de Vladimir Poutine

Adoptant un ton résolument ferme à deux jours de ce sommet très attendu, Joe Biden a estimé que Vladimir Poutine était un homme «intelligent» et «dur»

La Russie a annexé la Crimée en 2014 et soutient les séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine. «Nous ferons tout notre possible pour que l’Ukraine puisse résister à l’agression», a assuré Joe Biden. Mais il a prévenu que l’adhésion de l’Ukraine a l’Otan, réclamée avec insistance par le président Volodymyr Zelensky, ne dépendait pas de lui, mais d’une décision des trente membres de l’Alliance.

Interrogé sur ses attentes précises pour le sommet de Genève, Joe Biden est resté évasif, assurant ne pas vouloir dévoiler à l’avance sa stratégie devant «les journalistes du monde entier». Mais il a dit espérer un changement de posture de la part de l’homme fort du Kremlin. «Mon espoir est que le président Poutine réalise qu’il pourrait être bon, dans son propre intérêt, de modifier la perception que le monde a de lui», a-t-il avancé.

Source letemps.ch