20 avril 2024

leun2trois.com

Comprendre pour informer pour rendre compte de ce qui se passe dans le monde

Salvador Allende

Salvador Allende

26 juin 1908 à Santiago (Chili) – 11 septembre 1973 à Santiago (Chili).

Né le 26 juin 1908 dans une riche famille de la bourgeoisie franc-maçonne du Chili, Salvador Allende suit une formation de médecin tout en s’engageant en politique. Il participe à vingt ans, en 1933, à la fondation du Parti socialiste chilien.

En 1939, il devient ministre de la Santé dans un gouvernement de Front populaire et tente d’imposer par la loi la stérilisation des malades mentaux !… Avant d’être mise en oeuvre par Hitler et donc disqualifiée, cette démarche eugéniste était en effet présentée par les milieux progressistes, de la Suède au Chili, comme une évidence.

Il échoue une première fois à l’élection présidentielle en 1952, à la tête d’une coalition de gauche, le FRAP (Front d’action populaire), puis une nouvelle fois (d’extrême justesse) en 1958. Il se console avec la présidence du Sénat où se fait jour son sens du dialogue et du compromis.

Une troisième fois candidat à la présidence en 1964, il échoue face à Eduardo Frei. La quatrième tentative, le 4 septembre 1970, sera la bonne.

11 septembre 1973, Mort tragique de Salvador Allende

Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement d’Unité Populaire est renversé dans des conditions dramatiques. Le président socialiste Salvador Allende, élu trois ans plus tôt, est conduit au suicide.

C’est pour ce pays prospère de dix millions d’habitants la fin d’une pratique démocratique vieille de plusieurs décennies qui lui a valu le surnom autrefois élogieux de « Prusse de l’Amérique du sud » ou encore de « Suisse de l’Amérique du Sud ».

L’armée s’insurge

Salvador Allende est le premier marxiste latino-américain élu démocratiquement. Il ne doit cependant son élection à la présidence le 4 septembre 1970, qu’à la division de ses adversaires. 

À la tête d’une coalition hétéroclite qui va des radicaux centristes à l’extrême-gauche révolutionnaire et violente, il voit se dresser en face de lui une droite qui réunit la bourgeoisie mais aussi une fraction des ouvriers victimes des désordres économiques. 

En avril 1973, les étudiants de l’Université catholique de Santiago applaudissent les grévistes de la grande mine de cuivre d’El Teniente ! Plus grave encore, le 29 juin 1973, un groupe d’officiers tente de se mutiner à la tête du principal régiment de blindés de Santiago.

le palais présidentiel de La Moneda, construit en 1806.

Les commandants de l’armée de l’air et de la marine décident de mettre un terme par la force à l’expérience socialiste. Non sans peine, le 9 septembre, ils persuadent le général Pinochet, qui commande l’armée de terre, de se joindre à la junte.

Le matin du 11 septembre 1973,des unités de la marine neutralisent le port de Valparaiso. Peu après, à Santiago-du-Chili, les soldats investissent le palais présidentiel de La Moneda, construit en 1806.

Vers midi, l’aviation bombarde le palais et les soldats y pénètrent enfin.

Après une allocution désespérée à la radio, le président demande à ses défenseurs de quitter les lieux. Resté seul, il se suicide d’une rafale de mitraillette. Il a 65 ans.

La junte militaire proclame l’état de siège dans tout le pays et dissout les partis. Dans les jours qui suivent, 45 000 personnes suspectes de sympathies marxistes sont raflées et concentrées dans le sinistre stade de Santiago (*).

Trois mille d’entre elles disparaissent tragiquement dans les geôles militaires ; beaucoup sont torturées avant d’être exécutées de diverses façons comme d’être lâchées du haut d’un avion dans l’océan !

200 000 Chiliens se sentant menacés prennent les chemins de l’exil.

Ce déchaînement de violence sadique vaudra un quart de siècle plus tard une inculpation de crime contre l’humanité à Augusto Pinochet. (…)

Par André Larané Historien