Au cours des douze derniers mois, environ un million de personnes ont fui les combats liés à la résurgence du groupe armé M23 dans la région du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Les personnes déplacées font face à une situation sanitaire dramatique. Les cas de rougeole et de choléra se multiplient sur certains sites destinés à l’accueil des déplacés. Dans certaines zones, des communautés entières se retrouvent isolées par les affrontements et ne reçoivent aucune aide.
MSF appelle à une mobilisation massive face à une situation humanitaire catastrophique au Nord-Kivu
« Nous sommes arrivés ici en juin dernier et nous nous sommes installés dans une église désaffectée à Kanyaruchinya avec près de 150 autres familles » raconte Célestine, 65 ans. « Une seule distribution de nourriture a eu lieu depuis le début de l’année ».
Environ 3 000 abris, accueillant à l’heure actuelle environ 15 000 personnes, ont été construits depuis un an à la périphérie de Goma ; un chiffre bien trop faible par rapport à l’ampleur des besoins. A Bulengo, un campement informel situé à l’ouest de Goma, on dénombre une latrine pour près de 500 personnes, soit dix fois moins que les standards d’urgence humanitaire. Le manque d’eau potable et de latrines, combinés à des abris inadéquats et surpeuplés, créent des conditions propices à l’apparition et à la propagation des maladies.
« Au mois de mars, rien qu’à Bulengo, nous avons pris en charge près de 2 500 patients présentant des symptômes du choléra et plus de 130 enfants souffrant de la rougeole », explique Abdou Musengetsi, coordinateur de projet pour MSF à Goma. « Des familles entières sont depuis des mois à la merci des intempéries, des épidémies et des violences, comme en témoigne le nombre inquiétant de victimes de violences sexuelles que nous soignons chaque jour dans nos structures. »
Fragilisée par des décennies de guerres et de conflits armés, notamment dans l’est du pays, la République démocratique du Congo fait constamment face à des urgences sanitaires de grande ampleur, dont des épidémies récurrentes. L’insécurité, la faiblesse de son système de santé et les contraintes logistiques limitent l’accès aux soins pour les populations.
SOURCE MSF
Plus +
Guinée, 3 avril 1984 : le jour où les prisonniers du camp Boiro ont été libérés
Blois en France : Un Guinéen menacé d’expulsion gravement blessé après s’être défenestré
Pendant que tous les regards sont tournés vers le Moyen-Orient, la situation ne cesse de dégénérer au Sahel