Emmanuel Macron l’avait promis au soir de sa victoire, le 24 avril. Son nouveau mandat ne serait pas « la continuité » du précédent. Premier président de la République réélu hors période de cohabitation depuis 1965, il s’était engagé à s’éloigner « des rites et chorégraphies usées » pour gouverner selon une « méthode nouvelle ». Près d’un mois après son élection, à l’heure d’annoncer la formation d’un nouveau gouvernement censé incarner ce qu’il qualifie de « mandat nouveau » d’un « président nouveau » pour un « peuple nouveau », le chef de l’Etat a pourtant privilégié la continuité au changement, les « talents » éprouvés aux figures disruptives, la sécurité au vertige de l’inconnu.
Bruno Le Maire (maintenu à l’économie), Gérald Darmanin (à l’intérieur), Eric Dupond-Moretti (à la justice)… La nouvelle équipe constituée avec la première ministre, Elisabeth Borne, ex-ministre du premier quinquennat et annoncée, vendredi 20 mai, par le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kolher, en place depuis 2017, est composée de vingt-sept ministres et secrétaires d’Etat dont plus de la moitié était déjà membres du précédent gouvernement. Assez pour donner le sentiment d’un jeu de chaises musicales que l’on pensait dévolu au « monde d’avant ». Les principales figures, l’historien Pap Ndiaye propulsé ministre de l’éducation mis à part, sont des professionnels de la politique, là où 2017 avait fait émerger abondance de personnalités de la société civile. Signe de l’émergence d’une « génération Macron », fait-on valoir dans l’entourage du chef de l’Etat.
L’historien Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, ciblé par l’extrême droite
L’universitaire de 55 ans, jusqu’ici à la tête du Musée national de l’histoire de l’immigration, a été nommé, vendredi, dans le gouvernement Borne pour succéder à Jean-Michel Blanquer.
L’école est présentée comme l’un des trois grands chantiers du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron.
Cet universitaire français de 55 ans, spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités était jusqu’ici à la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration. Au printemps 2021, il a été nommé à ce poste par Emmanuel Macron qui réclamait du sang neuf. Inquiet des tensions identitaires qui montent en France depuis quelques années.
Maître de ses émotions
Début février 2021, quand Frédérique Vidal a déclenché la controverse sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, Pap Ndiaye a senti le danger. Mais « j’avais l’obligation d’intervenir, sinon je perdais toute crédibilité », expliquait-il au Monde en 2021. Sur France Inter, il a pris sa voix la plus douce pour asséner : « Ce terme d’islamo-gauchisme ne désigne aucune réalité à l’université. Ce qui me frappe surtout, c’est le degré de méconnaissance du monde politique des recherches qui sont menées à l’université en sciences sociales et en sciences humaines. »
Source lemonde
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