20 avril 2024

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Opération Barkhane

Opération Barkhane : la France ne peut plus survoler l’Algérie

Alors que le torchon brûle entre Alger et Paris, les avions militaires français ne pourront désormais plus survoler le territoire algérien.

Les relations entre la France et l’Algérie sont entrées dans une nouvelle zone de turbulences. Selon les informations du Figaro, les avions militaires français ne seront désormais plus autorisés à survoler le territoire algérien, contrairement à ce qui était monnaie courante dans le cadre de l’opération Barkhane, afin de rejoindre le nord du Mali. Cette annonce, précise le quotidien national, aurait été apprise par l’état-major des armées françaises dimanche 3 octobre, dans le courant de la matinée.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger, qui a annoncé, samedi 2 octobre, le « rappel immédiat pour consultation » de son ambassadeur à Paris, exprimant son « rejet catégorique » de déclarations attribuées au président français Emmanuel Macron évoquant notamment « un système politico-militaire » au pouvoir à Alger.

« Une rente mémorielle »

« Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français », a déclaré à l’Agence France-Presse le colonel Pascal Ianni. Selon lui, toutefois, « cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignements » menées par la France au Sahel. Aucune inquiétude à ce stade, donc. Les relations entre Paris et Alger se sont fortement tendues ces derniers jours, alors qu’approchent le 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et son indépendance. Selon un article du quotidien Le Monde relatant une rencontre jeudi entre Emmanuel Macron et de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie (1954-1962), le président français aurait estimé qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ».

Selon Le Monde, Emmanuel Macron a évoqué aussi « une histoire officielle totalement réécrite » qui « ne s’appuie pas sur des vérités », mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ». Mercredi, l’ambassadeur de France, François Gouyette, avait par ailleurs été convoqué au ministère des Affaires étrangères algérien pour se voir notifier « une protestation formelle » après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens souhaitant se rendre en France. L’interdiction de l’espace aérien algérien aux avions militaires français intervient dans une phase logistique délicate pour l’état-major, qui a entamé depuis quelques semaines une réorganisation de son dispositif dans la bande sahélo-saharienne.

Sur décision d’Emmanuel Macron, la France est en train de quitter les bases militaires les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et va réduire le nombre de troupes au Sahel d’ici 2023, à 2 500-3 000 hommes contre plus de 5 000 aujourd’hui.

Source AFP