19 avril 2024

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Niger la stratégie de dialogue avec les groupes djihadistes enclenchée

Le président nigérien s'est longuement exprimé lors d'une « conférence des cadres » à Niamey, ce 25 février pour évoquer la sécurité au Sahel. © DR

Niger : la stratégie de dialogue avec les groupes djihadistes enclenchée

TERRORISME. Parallèlement aux opérations militaires menées contre les djihadistes, les autorités du Niger ouvrent le front du dialogue avec certains d’entre eux.

Faut-il dialoguer avec les groupes terroristes ? La question est plus que brûlante au Sahel, de Bamako à Ouagadougou en passant par Niamey. Mais chacun avec sa méthode. Le président nigérien, Mohamed Bazoum, qui était auparavant ministre de l’Intérieur, connaît bien le sujet, et a toujours défendu sa propre vision. Plus d’un an après son accession au pouvoir et alors que son pays est appelé à jouer un rôle central dans la lutte contre le terrorisme dans la région, il a annoncé la libération de plusieurs « terroristes » détenus au Niger, dont pour la première fois dans ce pays des membres de Boko Haram, dans le cadre « de la recherche de la paix », a rapporté samedi la télévision nationale. Concrètement, le Niger se situe dans l’épicentre du périmètre où sévit le terrorisme, à la frontière des deux grands foyers que sont le nord du Mali et le bassin du lac Tchad. Avec dans sa partie sud-est, proche du Nigeria, le groupe nigérian Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), sa branche dissidente. Et sa partie ouest, proche du Mali, cible de groupes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda.

La piste du dialogue avec les djihadistes explorée

Mohamed Bazoum a fait cette annonce vendredi soir lors d’une réunion intitulée « conférence des cadres » à Niamey, sur la situation sécuritaire du pays. L’occasion pour le chef de l’État d’expliciter sa stratégie, au moment où va s’opérer le retrait du Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba. Le Niger abrite également depuis des années plusieurs bases militaires étrangères dédiées à la lutte contre les djihadistes au Sahel. « J’ai identifié neuf chefs terroristes. On m’a conseillé de libérer des prisonniers que j’ai directement reçus (après leur libération) au palais de la présidence parce que je cherche la paix », a déclaré le président nigérien. Qui justifie sa décision : « Je ne ménage aucun moyen. J’ai libéré sept à huit personnes détenues dans les prisons de Kollo (Sud), de Koutoukalé (prison de haute sécurité) et j’ai plein d’émissaires dans toutes les zones (…) J’ai essayé des réconciliations dans les villages, je me débrouille comme je peux », s’est défendu le chef de l’État.

Par Le Point Afrique (Avec AFP)