19 avril 2024

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Pâques au Sénégal

Le traditionnel « ngalakh » sera bel et bien servi cette année – Au Sénégal, le cœur du Sénégal

Comme d’habitude, la fin du carême au Sénégal rime avec la préparation du ngalakh, un plat traditionnel à base de mil, de pâte d’arachide et de pain de singe. C’est surtout un repas distribué aux voisins et amis à l’occasion des fêtes de Pâques. Cette tradition de partage aura bel et bien lieu cette année, même s’il y a hausse des prix sur les denrées utilisées pour la préparation du ngalakh.

La tradition du ngalakh est le symbole du vivre ensemble sénégalais : à l’occasion des fêtes de Pâques, les catholiques préparent de grandes bassines de ce liquide marron très consistant à base de mil, de pâte d’arachide, de pain de singe et de sucre. À la fin de la préparation, qui dure des heures, on remplit des pots, des bouteilles et de petits seaux pour les distribuer aux voisins et aux proches, qu’ils soient chrétiens ou non. Et il se dit que ce plat est très prisé des musulmans.

Anne Marie Badianne dite Nanoush, mère de famille très connue dans les quartiers de Baobab et Karack, nous explique : « Le partage du ngalakh est une tradition très importante pour nous autres chrétiens. C’est un acte de solidarité et d’entraide. Et c’est aussi le moyen de remercier nos voisins et nos amis musulmans qui ont partagé le mouton de Tabaski avec nous. Il y’a lieu de préciser que c’est juste une tradition et non une obligation ».

CHACUN AURA SON POT DE NGALAKH

Même si le contexte économique semble ne pas être le même que celui de l’année dernière, les bassines de ngalakh seront de rigueur. Il y’en aura pour tout le monde !!!
Marguerite Odile Sylva, bien contente nous dit : « Cette année, nous allons préparer cinq bassines pour la famille et nous allons en distribuer à nos voisins. Nous prions pour que la situation économique redevienne très vite normale car le sucre et les autres condiments qui vont dans la préparation du ngalakh sont actuellement trop chers. Pour nous heureusement, nos voisins à Sédhiou nous ont offert le pain de singe, le mil et la pâte d’arachide. Les prix sont en hausse mais vu certains nous donnent la viande de la Tabaski, c’est une manière pour nous aussi de leurs rendre l’appareil »

Le ngalakh est une tradition qui permet aussi de resserrer les liens avec les hôtes étrangers et de leur faire connaître les coutumes sénégalaises. Vanessa, jeune volontaire européenne, explique : « J’ai goûté pour la première fois au ngalakh l’année dernière grâce à ma voisine et c’était un moment très convivial ».

Amadou Gueye au-senegal