23 avril 2024

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La coopération universitaire et scientifique en Afrique

La coopération universitaire et scientifique...

La coopération universitaire et scientifique en Afrique

Le continent africain connait un changement d’échelle démographique sans précédent (1,3 milliard d’habitants aujourd’hui et 2,4 milliards prévus en 2050) et des évolutions sociétales majeures.

Le dynamisme des principales économies africaines engendre des besoins grandissants de personnes formées de façon adéquate, dans de nouveaux secteurs économiques et à différents niveaux de qualification.

Soutenir partout en Afrique les nouvelles formes de coopération en matière universitaire, scientifique et de recherche

La place de l’Afrique dans le paysage universitaire mondial et dans la mobilité des étudiants internationaux est en pleine expansion. Le nombre d’étudiants africains est en forte progression : 9,1 millions en 2020, 22 millions attendus en 2027. Leur taux de mobilité est aujourd’hui de 4,5%, contre 2,4 % en moyenne dans le monde.

La France soutient le développement d’offres de formation de qualité pour répondre à la demande économique, encourager les coopérations scientifiques et contribuer à la formation des enseignants ainsi qu’à l’intégration du numérique dans les pratiques pédagogiques.

Des instruments de coopération bilatéraux et régionaux diversifiés

Le développement des partenariats interuniversitaires contribue au renforcement mutuel des institutions d’enseignement supérieur françaises et africaines et à la mobilité des étudiants et enseignants. L’objectif fixé en 2017 par le président de la République est de doubler d’ici 2022 le nombre de partenariats entre établissements français et africains.

Pour ce faire, les services français de coopération apportent des conseils et appuient le développement de doubles-diplômes. Différents outils et modalités de coopération avec les pays partenaires sont déployés :

  • L’appui à plus de 40 projets sur les thématiques « enseignement supérieur et recherche »
    Ces projets sont portés depuis 2019 via le Fonds de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain (FSPI). Ils projets concourent à la structuration d’offres de formation de qualité répondant aux besoins du marché du travail local, mais aussi au renforcement des capacités des institutions et du personnel des établissements d’enseignement supérieur des pays partenaires. Ainsi, l’objectif fixé par le Premier ministre en 2018 de disposer de 5 millions d’euros de fonds d’amorçage a été tenu.
  • Le programme « Partenariats avec l’enseignement supérieur africain »
    Ce programme est financé via l’Agence française de développement (AFD) et mis œuvre avec des établissements supérieurs français. En 2021, la 1ère édition a permis de sélectionner 7 projets, pour un montant total de 20 millions d’euros, avec pour objectif de développer des filières de formation prioritaires pour le développement durable des pays africains. La 2e édition de ce programme a été lancée en janvier 2022.
  • La mise à disposition d’universitaires, experts techniques internationaux déployés auprès des ministères et universités de pays africains à leur demande. Ces ressources contribuent au renforcement des systèmes nationaux d’enseignement supérieur en Afrique, et leur déploiement se fait en lien avec l’ensemble des partenaires concernés, y compris les opérateurs du gouvernement français (Agence française de développement, Expertise France, France Education international, etc.).
  • Le soutien à des pôles universitaires régionaux d’excellence tels que l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire ou l’école 2iE au Burkina Faso.
  • La promotion des études supérieures en France, dans les 35 espaces Campus France de nos ambassades sur le continent, en lien avec l’agence Campus France, et la généralisation progressive de la procédure ministérielle Etudes en France.

=> Avec 370 000 étudiants étrangers en 2020 (dont 23 % d’étudiants originaires d’Afrique subsaharienne), la France est le 6e pays le plus attractif pour les étudiants en mobilité internationale et le 1er pays d’accueil non anglophone.

  •  Les bourses du gouvernement français

Ces bourses sont attribuées en fonction des priorités géographiques et stratégiques de notre action extérieure et des domaines de formation d’intérêts pour les pays bénéficiaires. Un 1/4 environ des boursiers étrangers en France proviennent d’Afrique sub-saharienne. La France favorise les mobilités croisées, notamment grâce à un programme pilote mis en œuvre après le Nouveau Sommet Afrique-France d’octobre 2021.

Focus sur les campus franco-africains

Le développement de formations diplômantes à l’étranger est au cœur de la politique internationale de nos établissements.

Dans la continuité du discours de Ouagadougou, la France accompagne ces initiatives construites en partenariats avec des établissements africains, qui favorisent l’échange d’expertises et la création de formations innovantes, complémentaires de l’offre locale et axées sur l’employabilité des jeunes.

Depuis 2017, 2 projets emblématiques à vocation régionale ont vu le jour sur le continent :

Le Hub franco-ivoirien pour l’éducation
Lancé en 2018, cette plateforme d’échange et de coordination regroupe des formations diplômantes délivrées par des établissements français et ivoiriens. Le Hub propose aujourd’hui près d’une centaine de formations (doubles ou co-diplômes, diplômes délocalisés), dans les filières porteuses pour l’économie africaine.

Le Campus franco-sénégalais
Ce campus a ouvert ses portes à la rentrée 2019 et accueille aujourd’hui près de 700 étudiants, dans une trentaine de formations différentes. Mises en œuvre conjointement par des établissements d’enseignement supérieur français et sénégalais, les formations proposées permettent aux étudiants d’acquérir des compétences dans des disciplines en prise directe avec le monde du travail et les enjeux du développement durable.

Ces pôles universitaires permettent aux étudiants africains d’accéder à des diplômes délivrés par des établissements français et africains, tout en suivant leur formation en Afrique. Ils ambitionnent également d’accueillir davantage d’étudiants français et de développer des coopérations internationales.

Une coopération scientifique dynamique, structurée autour de la recherche pour le développement

Avec l’Afrique du Sud, le Kenya, Maurice et le Soudan, la France finance des programmes baptisés permettant d’amorcer ou de renforcer des échanges scientifiques.
Ces dispositifs baptisés Programmes Hubert Curien sont appuyés par les ministères de l’Europe et des Affaires étrangères et de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et les pays partenaires. Ils donnent lieu chaque année à la sélection, d’un commun accord, des meilleurs projets conjoints de recherche.

De nombreux organismes scientifiques français ont des antennes en Afrique :

  • L’Institut de recherche pour le développement (IRD),
  • le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD),
  • le Centre national de la recherche scientifique (CNRS),
  • l’Agence nationale de recherche sur le sida et sur les hépatites virales (ANRS),
  • l’Institut Pasteur de Paris.
    Tous disposent de réseaux importants et de partenariats de longue date avec des instituts de recherche africains.

Ces organismes contribuent à :

  • la formation des jeunes chercheurs, leur intégration au sein d’équipes internationales et promouvoir la mise en réseau des équipes Sud/Sud et Nord/Sud ;
  • la recherche de l’excellence scientifique pour assurer le développement des institutions de recherche ;
  • l’expertise scientifique dans les pays partenaires afin d’éclairer la décision publique ;
  • au renforcement de notre engagement pour relever les défis globaux liés aux biens publics mondiaux.

Dans le contexte de la pandémie de la Covid-19, la coopération scientifique dans le domaine de la recherche en santé a été renforcée. La France a contribué en 2020 à hauteur de 18 millions d’euros au soutien à la recherche en Afrique contre la COVID-19, devenant le premier contributeur extérieur au continent. Le MEAE a notamment financé un programme de recherche sur les tests rapides en Afrique au bénéfice du réseau des Instituts Pasteur (2 millions d’euros).

Les unités mixtes-Instituts français de recherche à l’étranger (UMIFRE)

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (Le MEAE pilote avec le CNRS 6 UMIFRE en Afrique subsaharienne : au Kenya, en Éthiopie, en Afrique du Sud, au Nigeria, et deux au Soudan.

Ils constituent des plateformes d’échanges et de mise en réseau de chercheurs en archéologie et sciences humaines et sociales. Les coopérations scientifiques sont nombreuses et permettent le renforcement des capacités de recherche et la création de pôles de compétence à vocation régionale. En tant qu’observatoires privilégiés des mutations contemporaines des sociétés africaines, les UMIFRE offrent aussi des clés de lecture originales à travers le prisme des sciences humaines et sociales. Soucieuses d’être au cœur de la diffusion des savoirs scientifiques, ils développent également des outils de vulgarisation.
Ainsi, les UMIFRE développent des projets de nature variée :

  • en Éthiopie la coopération scientifique et patrimoniale s’est intensifiée pour mener des travaux de mise en valeur des églises de Lalibela.
  • au Nigeria, la mise en place d’un « observatoire des élections en Afrique de l’Est » a permis de suivre les élections tanzaniennes. :. Enfin,
  • en Afrique du Sud, la réalisation d’un film documentaire sur la Covid-19 dans le pays, “What am I going to eat tomorrow ?’ Informal workers during the Covid-19 Pandemic in Johannesburg”, suit le quotidien de plusieurs travailleurs informels durant la pandémie.
  • Le programme européen ARISE « African Research Initiative for Scientific Excellence »
  • La France a joué un rôle moteur dans la mise en place du programme ARISE qui est placé sous la direction stratégique de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine. Ce programme est promu par l’IRD et a été lancé en décembre 2020 avec un engagement initial de l’UE de 25 millions d’euros sur 5 ans. Il soutient la science, la technologie et l’innovation comme moteurs du développement durable. Son objectif est d’appuyer l’émergence de l’excellence africaine dans tous les domaines scientifiques et de permettre à l’Afrique d’attirer et de retenir les meilleurs cerveaux du continent, pour qu’elle puisse décider et mettre en œuvre son propre agenda de recherche et de développement.

SOURCE France Diplomatie