11 décembre 2023

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L'ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara

Guinée : Ce que nous savons de l’évasion du capitaine Moussa Dadis Camara

Moussa Dadis Camara, ancien président de la Guinée, était incarcéré à la maison centrale de Conakry, la capitale du pays.

Selon le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, M. Camara et trois de ses codétenus ont été extirpés de la prison par des hommes armées qui y ont fait irruption. L’ancien président (2008-2010) est dans la nature, a déclaré M. Wright.

Il a été extrait de la prison tôt le matin par un commando dont le raid a réveillé les habitants de Conakry. Des tirs d’armes automatiques ont été entendus dans la capitale.

Trois autres anciens responsables actuellement jugés comme lui pour les massacres perpétrés en 2009 ont également été sortis de la prison.

L’un d’eux a été repris. Il s’agit du colonel Moussa Tiegboro Camara, secrétaire d’État chargé de la lutte contre la drogue et le crime, sous la présidence de Moussa Dadis Camara, selon le ministre de la Justice.

L’armée guinéenne a assuré que la situation avait été “rapidement maîtrisée et ramenée à la normale”.

“Ils seront retrouvés”, a déclaré le ministre de la Justice.

L’avocat de Moussa Dadis Camara, Jocamey Haba, a évoqué la possibilité que son client ait été emmené contre son gré.

“Je continue de penser qu’il a été enlevé. Il a confiance en la justice de son pays, c’est pourquoi il ne va jamais tenter de s’évader”, a-t-il dit à l’Agence France-Presse.

“Sa vie est en danger”, a déclaré Me Haba.

Selon une enquête menée sous l’égide des Nations unies, au moins 156 personnes avaient été tuées et des centaines blessées dans les massacres pour lesquels Moussa Dadis Camara et d’autres responsables guinéens sont jugés depuis plusieurs mois.

Il dirigeait le pays à la suite de la mainmise de l’armée sur le pouvoir, juste après le décès du président Lansana Conté.

L’ex-dictateur Dadis Camara remis en prison quelques heures après son évasion

Les circonstances de l’évasion et du retour en prison de l’ancien autocrate restent encore floues.

L’ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara, évadé de prison samedi 4 novembre dans la matinée grâce à l’intervention d’un commando lourdement armé, a été capturé et remis derrière les barreaux, ont déclaré samedi en fin d’après-midi l’armée du pays ainsi que son conseil.

“Le capitaine Moussa Dadis Camara a été retrouvé sain et sauf et reconduit en prison”, a fait savoir à l’AFP le directeur de l’information des armées (Dirpa), sans préciser les circonstances de la capture. L’un des avocats de l’ancien président (en poste de 2008 à 2009), Jocamey Haba, a confirmé que son client était de retour en cellule.

L’ex-dictateur Moussa Dadis Camara est jugé depuis septembre 2022 dans l’affaire du massacre du stade de Conakry, survenu en 2009, au côté de onze autres membres de sa junte de l’époque. 

Dans un décret publié dans la soirée de ce dimanche, 5 novembre 2023 à la télévision nationale, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a procédé à la radiation de trois (3) officiers des effectifs des forces armées guinéennes. Ce sont :

1-Colonel Claude Pivi, matricule : 15516G du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA)

2- Colonel Moussa Tiégboro Camara, matricule : 19118G de l’école militaire inter-armée

3- Colonel Blaise Goumou, matricule : 19214G de la Brigade de Gendarmerie de Dubréka

« Il y avait des chars de combat. Ça tirait dans tous les sens »

À 12h00, heure locale, Conakry a globalement retrouvé son calme, à l’exception de quelques tirs sporadiques encore entendus il y a quelques minutes, mais rien à voir avec ce que les habitants ont vécu tôt, ce matin. RFI a recueilli le témoignage de Raynatou Diallo, une habitante du quartier de La Camayenne, un quartier où se trouve l’un des grands camps militaires de la capitale. 

« Je vis tout près du camp Boiro à la Camayenne. Ce matin, à 6h00, on a été réveillés par des tirs, un peu partout dans la ville, commençant par Kaloum, le pont 8-Novembre, jusqu’à Dixinn, ici. Je suis sortie ouvrir la porte voir ce qui se passait au dehors et j’ai vu les gens fuir. Il y avait des chars de combat qui passaient un peu partout. Ça tirait dans tous les sens alors je me suis allongée par terre parce que j’avais peur des balles perdues. Là, pour l’instant, ça s’est calmé, mais j’ai vu un hélicoptère aussi qui était en train de sillonner les parages… On est rentrés se cacher parce qu’on ne sait pas ce qui peut encore arriver. »

SOURCE : MÉDIAS