29 mars 2024

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Jordan Bardella devient président du RN

French far-right party Rassemblement National (RN) parliamentary group leader Marine Le Pen and MP Jordan Bardella (L) attend the Rassemblement National's congress to elect their president in Paris on November 5, 2022. (Photo by Alain JOCARD / AFP)

France: Jordan Bardella élu président du Rassemblement national

Jordan Bardella a obtenu près de 85 % face à Louis Aliot, sous les yeux de Marine Le Pen, et reprend donc la présidence du Rassemblement national.

Son ascension en 5 dates clés


– Jordan Bardella a été élu président du Rassemblement national, ce samedi 5 novembre lors du congrès du parti.

– À 27 ans et en l’espace de dix ans, l’eurodéputé a gravi tous les échelons au sein du RN, qui pour la première fois ne sera pas dirigé par un membre de la famille Le Pen.

Voici les cinq dates clés de l’ascension de Jordan Bardella.

Son élection faisait peu de doute. Ce samedi, les membres du Rassemblement national ont désigné leur nouveau président et ont choisi Jordan Bardella. Le député européen a été préféré au maire de Perpignan Louis Aliot. À 27 ans, le natif de Seine-Saint-Denis prend la tête du parti co-fondé par Jean-Marie Le Pen, qui a fêté ses 50 ans au mois d’octobre. C’est la première fois qu’un Le Pen ne préside pas le Rassemblement national, ex-Front national. 

2012 : il adhère au Front national

Jordan Bardella adhère au Front national en 2012, alors qu’il n’a que 16 ans, “pour Marine Le Pen plus que pour le Front national”, déclare-t-il. Deux ans plus tard, en 2014, il devient secrétaire départemental du FN de Seine-Saint-Denis et par la même occasion le plus jeune responsable départemental du parti, confirmant sa précocité politique. Il prend rapidement du galon : en 2015, il est propulsé à la tête du collectif Banlieues Patriotes, inauguré par le FN après les élections régionales. 

18 décembre 2015 : il est élu conseiller régional d’Île-de-France

Les élections régionales de 2015 signent la première victoire électorale de Jordan Bardella. Tête de liste FN en Seine-Saint-Denis sur celle conduite en Île-de-France par Wallerand de Saint-Just, il est élu conseiller régional, fonction qu’il exerce toujours aujourd’hui. En effet, il a été réélu en 2021 en étant cette fois-ci la tête de liste de son parti pour la région. Mais il réalise un score inférieur de cinq et six points par rapport au scrutin de 2015.

2 juillet 2019 : Jordan Bardella est élu député européen

Marine Le Pen choisit de faire confiance à Jordan Bardella pour mener la liste de son parti aux élections européennes de 2019. Sous la bannière du Rassemblement national – le nouveau nom du FN – il arrive en tête du scrutin avec 23,3% des suffrages, devant la liste de la majorité. Élu à 23 ans, il devient le deuxième plus jeune député européen à siéger depuis les premières élections des représentants au Parlement européen en 1979 (après l’Allemande Ilka Schröder, 21 ans).

13 septembre 2021 : il est nommé président par intérim du RN

Candidat national du parti le mieux élu au congrès du RN en juillet 2021, Jordan Bardella est désigné vice-président du parti par Marine Le Pen. À ce titre, il est chargé d’assurer l’intérim en cas de vacance, notamment pour permettre à la candidate d’extrême droite de participer à une campagne électorale. La fille de Jean-Marie Le Pen confirme qu’elle quitte la présidence du RN pour se consacrer à l’élection présidentielle le 12 septembre 2021, et réaffirme que Jordan Bardella la remplacera le lendemain. 

5 novembre 2022 : Jordan Bardella est élu président du Rassemblement national

À l’issue de sa réélection à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen confirme qu’elle souhaite se consacrer à la présidence du groupe RN au palais Bourbon, et qu’elle ne reprendra pas son poste de présidente de parti. Les candidatures sont alors ouvertes pour sa succession, et Jordan Bardella et Louis Aliot entrent dans la course. Le benjamin a été choisi, plus populaire auprès de la base militante, et fort de ce qu’il qualifie lui-même de “relation singulière d’une confiance inestimable” avec Marine Le Pen, à qui il jure régulièrement fidélité et loyauté.

La vice-présidence offerte à Louis Aliot

Jordan Bardella a en tout cas tenu sa promesse d’offrir la vice-présidence du parti à son adversaire, Louis Aliot, dans un nouveau bureau exécutif dominé par ses proches.

Exclu de cette nouvelle instance exécutive, Steeve Briois, figure du Rassemblement national, a dénoncé un « rabougrissement » du parti. « Alors que depuis de nombreux mois, je tire la sonnette d’alarme sur une potentielle reradicalisation, je ne peux voir dans mon éviction qu’une sanction pour avoir voulu sensibiliser sur un phénomène que les faits confirment, depuis les ronds de jambe faits à certains intégristes, jusqu’à l’adoption de positions droitardes, contraires à mon sens au “ni droite ni gauche” qui a prévalu pendant des décennies au Front national », indique le maire d’Hénin-Beaumont dans un communiqué. « Je ne peux qu’y voir un rabougrissement, et j’espère que le Rassemblement national n’est pas en train de céder au grand “compromis nationaliste”, cette stratégie d’union des droites radicales, qui a échoué à la présidentielle, plutôt que de l’ensemble des patriotes de droite comme de gauche », poursuit-il.

Originaire de Seine-Saint-Denis, celui qui a fêté mi-septembre ses 27 ans s’est surtout révélé lors de la campagne présidentielle au gré de débats télévisés où son aisance et son habileté ont parfois mis en difficulté des contradicteurs chevronnés. Il est présenté par certains cadres comme « la créature » de la patronne de l’extrême droite française, ses amitiés politiques ainsi que sa ligne sont toutefois interrogées par certains de ses détracteurs, qui mettent en exergue ses accointances avec les « identitaires » ou une trop grande mansuétude envers ceux qui étaient partis chez Éric Zemmour.

Malgré des ambitions réputées immenses, il a juré qu’il entendait être le premier supporter d’une quatrième candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027. Libérée des tâches internes parfois ingrates, la députée du Pas-de-Calais consolide plus que jamais depuis le Palais-Bourbon son assise politique et médiatique.

Source J.F et AFP