23 avril 2024

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Stewart Rhodes fondateur du groupe d'extrême droite Oath Keepers

Stewart Rhodes, fondateur du groupe d'extrême droite Oath Keepers,© AFP, Nicholas Kamm

États-Unis: Envahissement du Capitole

“Honte”, “tragédie” : les anciens présidents américains condamnent fermement les violences au Capitole.

Des partisans de Donald Trump ont envahi mercredi le Capitole, interrompant la session qui devait confirmer la victoire de Joe Biden.

L’essentiel :

  • Le Congrès devait entériner la victoire à la présidentielle américaine de Joe Biden ce mercredi. Lors d’une procédure purement formelle, les élus des deux chambres du Congrès s’étaient retrouvés pour enregistrer le vote de 306 grands électeurs en faveur de Joe Biden, contre 232 pour Donald Trump. Mais, dans le même temps et à quelques centaines de mètres de là, Donald Trump avait réuni ses troupes pour contester, une fois de plus, le résultat de la présidentielle.
     
  • Des heurts ont éclaté à proximité du Capitole entre la police et des partisans de Donald Trump, certains d’entre eux sont parvenus à s’introduire dans le Capitole. La police a ordonné au personnel du Congrès d’évacuer certains bâtiments et la maire de Washington a décrété un couvre-feu dans la ville à partir de 18 heures. Le Congrès a repris ses travaux dans la nuit.
  • Selon des médias américains, des coups de feu ont été tirés dans l’enceinte du Capitole. Les élus et le vice-président Mike Pence ont été mis à l’abri. Une femme est décédée après avoir été blessée par balle.
     
  • Sur Twitter, Donald Trump a appelé ses supporteurs à éviter toute violence et à « rentrer chez eux ». Joe Biden a dénoncé une « agression sans précédent » contre la démocratie.
     
  • Le vice-président américain Mike Pence a fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. « Mike Pence n’a pas eu le courage de faire ce qu’il aurait dû faire pour protéger notre pays et notre Constitution », a tweeté dans la foulée le locataire de la Maison-Blanche.

05 h 18 – Le Sénat rejette une première objection à la victoire de Biden

      Le Sénat américain a rejeté mercredi à une écrasante majorité une première objection à la certification de la victoire de Joe Biden, quelques heures après l’intrusion violente de partisans pro-Trump au Capitole. Les parlementaires ont décidé, à 93 voix contre 6, de ne pas donner suite aux objections d’élus républicains visant les résultats de l’élection présidentielle dans l’État de l’Arizona. Conformément à un processus ultra-codifié, les deux chambres s’étaient séparées pour débattre de la question et la Chambre des représentants devrait bientôt se prononcer à son tour.      

04 h 42 – Des ministres envisagent d’écarter Trump du pouvoir

      Des membres du gouvernement américain ont discuté de la possibilité d’écarter Donald Trump du pouvoir après le coup de force de ses partisans au Congrès, ont rapporté mercredi soir plusieurs médias. Leurs échanges ont porté sur le 25e amendement de la Constitution américaine, qui autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président “inapte” à exercer ses fonctions, selon les chaînes CNN, CBS et ABC, qui s’appuient sur des sources anonymes. Mais aucune proposition formelle n’a encore été présentée au vice-président Mike Pence, a précisé CBS. 

Plusieurs élus et éditorialistes de grands quotidiens ont plaidé ouvertement pour cette option, même s’il ne reste que deux semaines avant la fin du mandat de Donald Trump. Tous les démocrates de la commission judiciaire de la Chambre des représentants ont ainsi adressé un courrier à Mike Pence pour lui demander d’invoquer le 25e amendement “dans l’intérêt de la démocratie”. Pour eux, le président sortant “est malade mentalement et incapable de gérer et d’accepter les résultats de l’élection de 2020”. L’influent Washington Post a également plaidé en ce sens dans un éditorial sévère. Pour ses éditorialistes, “le président est responsable de l’acte de sédition” survenu au Capitole, où des centaines de ses partisans ont fait irruption, alors que les élus entamaient le processus de certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.      

04 h 12 – La femme abattue au Capitole était une partisane de Trump vivant en Californie

      La femme morte mercredi après avoir été blessée par balle dans le Capitole à Washington s’appelait Ashli Babbitt et était une ardente partisane du président Donald Trump qui vivait dans le sud de la Californie, ont rapporté des médias américains citant sa famille. “La femme est Ashli Babbitt, qui fut militaire pendant 14 ans et a effectué quatre déploiements avec l’armée de l’air américaine”, selon la chaîne de télévision KUSI, qui dit s’être entretenu avec son époux.

“L’Histoire se souviendra des violences aujourd’hui au Capitole, encouragées par un président qui a menti sans relâche sur l’issue d’une élection, comme d’un moment de déshonneur et de honte pour notre pays”

a jugé le démocrate Barack Obama dans un communiqué. “Mais on ne regarderait pas la vérité en face si on considérait cet événement comme une surprise totale”, a-t-il ajouté, dénonçant le “crescendo violent” des derniers mois, alimenté par le refus des républicains de “dire la vérité” sur les résultats de l’élection. Ces derniers mois, Donald Trump a continuellement refusé de reconnaître la victoire de Joe Biden, affirmant sans preuves que le scrutin avait été “volé”.

 

“La mèche a été allumée par Donald Trump”

Le démocrate Bill Clinton a lui aussi dénoncé une “attaque sans précédent” contre les institutions américaines, “nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée”“La mèche a été allumée par Donald Trump”, a accusé l’ancien chef d’Etat. 

Pour le républicain George W. Bush, l’irruption de partisans pro-Trump au Capitole et l’interruption de la séance de certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle pendant plusieurs heures étaient dignes d’une “république bananière”“Je suis consterné par le comportement irresponsable de certains dirigeants politiques depuis l’élection et par le manque de respect montré aujourd’hui à l’égard de nos institutions, de nos traditions et de nos forces de l’ordre”, a souligné le 43e président des Etats-Unis. “C’est une tragédie nationale et cela ne représente pas ce que nous sommes en tant que nation”, a abondé l’ancien chef d’Etat démocrate Jimmy Carter, qui a appelé à “un dénouement pacifique”.