ENQUÊTE :Au début de Facebook en 2004, il n’y avait pas d’algorithme qui calculait ce qui était affiché. C’est à dire que tout ce qui était publié était affiché.
Rapidement Mark Zuckerberg a intégré la publicité au sein du réseau social avec des petites bannières verticales. Les annonceurs locaux pouvaient louer cet espace pendant une journée, afin de cibler les étudiants d’un campus en particulier. Le coût en 2004 : entre $10 et $40 quotidiens.
Aujourd’hui (et depuis plusieurs années maintenant) il existe un algorithme qui évolue continuellement pour améliorer le réseau social. L’algorithme actuel se nomme “News Feed Algorithm”.
Celui-ci permet d’évaluer chaque post en fonction de nombreux critères pour savoir si il est pertinent pour pouvoir l’afficher au plus grand nombre. Concrètement, cela veut dire que lorsque vous publiez sur votre page entreprise Facebook, l’algorithme va afficher votre post à certains de vos fans. En fonction de l’engagement généré par le post, l’algorithme va afficher le post à un plus grand nombre de vos fans.
Facebook Files | Dans des documents internes de l’entreprise, ses ingénieurs avouent leur incompréhension face à un code informatique aux effets imprévus, qui fait du réseau social une machine complexe, difficile à maîtriser.
C’est peut-être le principal sentiment qui émerge à la lecture des « Facebook Files ». Parmi ces milliers de pages de documents internes à Facebook, récupérés par Frances Haugen, une ancienne employée, et transmis par une source parlementaire américaine à plusieurs médias, dont Le Monde, de nombreux passages semblent indiquer que Facebook ne comprend plus, ou mal, ce que font ses propres algorithmes. Et que son réseau social est devenu une machine difficile à contrôler.
Les « Facebook Files », une plongée dans les rouages de la machine à « likes »
Les « Facebook Files » sont plusieurs centaines de documents internes à Facebook copiés par Frances Haugen, une spécialiste des algorithmes, lorsqu’elle était salariée du réseau social. Ils ont été fournis au régulateur américain et au Congrès, puis transmis par une source parlementaire américaine à plusieurs médias, expurgés des informations personnelles des salariés de Facebook. En Europe, ces médias sont, outre Le Monde, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, les chaînes de télévision WDR et NDR, le Groupe Tamedia, Knack, Berlingske et l’OCCRP.
Ils montrent que Facebook consacre davantage de ressources à limiter ses effets néfastes en Occident, au détriment du reste du monde. Ils attestent que ces effets sont connus en interne mais les signaux d’alerte pas toujours pris en compte. Enfin, ils prouvent que les algorithmes de Facebook sont devenus d’une complexité telle qu’ils semblent parfois échapper à leurs propres auteurs.
Sources médias
Plus +
Le stockage stratégique, ou comment Leclerc augmenterait ses marges… à l’insu de ses fournisseurs
Football : Paul Pogba, du triomphe bleu à la descente aux enfers
Le passeur, ce maillon essentiel des migrations irrégulières en Afrique de l’Ouest