20 avril 2024

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Boni Yayi à Conakry a réussi à rencontrer les leaders de la transition et ceux de l'opposition

Boni Yayi tente toujours d’unir les Guinéens

Malgré la rencontre avec l’opposition et la transition militaire, beaucoup reste à faire pour concilier les revendications de chacun des deux camps.

Le séjour d’une semaine à Conakry s’achève sur une note positive. Thomas Boni Yayi a pu rencontrer le chef de la junte au pouvoi, le colonel Mamady Doumbouya, mais aussi certains partis de l’opposition et des représentants de la société civile.  

Mais à ce stade, l’opposition regrette que le médiateur ne puisse pas les réunir autour d’une même table avec les autorités militaires de la transition. La durée de cette dernière continue d’ailleurs de diviser la classe politique guinéenne et Ibrahima Diallo, un juriste, juge inquiétante ce qu’il qualifie de radicalisation des militaires. 

Il estime que “la radicalisation de la junte, qui est quelque chose d’observable par tous, inquiète. Parce qu’à ce rythme-là, on n’est pas dans une transition, il faut le dire. Une transition doit aller d’un point A à un point B. Si on ne sait pas où nous allons, nous avons l’impression d’être dans quelque chose qui ne dit pas son nom”. 

Une mission compliquée pour Boni Yayi

La mission de médiateur de Boni Yayi arrive aussi dans un contexte politique compliqué. Les manifestants qui demandent à ce que la durée de la transition, fixée à 39 mois, soit écourtée, sont violemment réprimés. Les forces de l’ordre sont ainsi accusées de violer les droits de l’Homme. 

Une crispation qui a conduit le pouvoir militaire à  la dissolution du FNDCqui a organisé plusieurs manifestations pour demander à la junte de rendre le pouvoir plus vite aux civils. 

Mais si la junte militaire refuse pour l’instant de réduire la durée de la transition , l’opposition aussi est critiquée au sujet d’une de ses revendications : la libération des prisonniers politiques.  

Ange Gabriel Haba, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, pense que “lorsque les acteurs politiques demandent par exemple la libération de tous les détenus, que ce soit ceux de la Clief, ou ceux des récentes violences enregistrées dans notre pays, cela veut dire s’immiscer carrément dans la procédure. Le pouvoir judiciaire doit être indépendant. Nous, en principe, devrions discuter la mise en œuvre des activités pour la mise en place du retour à l’ordre constitutionnel”, poursuit ce membre de la société civile guinéenne. 

Par Etienne Gatanazi dw