28 mars 2024

leun2trois.com

Comprendre pour informer pour rendre compte de ce qui se passe dans le monde

Des parachustistes allemands détachés à la MINUSMA

Des parachustistes allemands détachés à la MINUSMA,(SEYLLOU / AFP)

Au Mali, l’ONU s’interroge sur l’avenir de sa mission de maintien de la paix

Au Mali, la mission de maintien de la paix s’appelle la MINUSMA. Un rapport vient de sortir sur cette mission onusienne. D’après ce document, il faut soit mettre fin à l’opération soit augmenter les effectifs.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dresse un constat alarmant qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la situation au Mali. Selon ce rapport, l’État est presque inexistant dans la plupart des régions du centre et du nord du pays. La pauvreté, la corruption prospèrent. Les jihadistes terrorisent les populations.

Sur place, la junte au pouvoir d’Assimi Goïta n’a qu’une obsession : la souveraineté. La France, indésirable, a donc mis fin à Barkhane et retiré ses troupes. De son côté, le Mali a renforcé ses liens avec la Russie, qui a livré jeudi 19 janvier à Bamako des avions et des hélicoptères de guerre. Les paramilitaires de Wagner ont aussi débarqué dans le pays, il y a plus d’un an même si les autorités s’en défendent.

Le colonel Assimi Goïta, (MALIK KONATE / AFP)

La MINUSMA dans “une position délicate”

D’après le rapport, la MINUSMA, la mission de maintien de la paix, se trouve ainsi dans “une position délicate”, presque isolée. Plusieurs pays s’en sont même retirés : Egypte, Côte d’Ivoire, Royaume-Uni, et bientôt l’Allemagne.

Pour la MINUSMA, installée au Mali depuis 10 ans, la période est aujourd’hui difficile. C’est l’une des principales missions de maintien de la paix de l’ONU : 12 400 militaires, 1 600 policiers, plus de 50 pays contributeurs (dont beaucoup d’Africains). C’est, aujourd’hui l’opération des Nations-Unies la plus coûteuse avec un budget de 1,26 milliard de dollars. Cette mission onusienne est aussi celle qui a connu le plus de pertes humaines, 181 morts dans des actes hostiles.

La MINUSMA a pour but de protéger les civils, de contribuer à la paix, de défendre les droits humains. Elle offre de fait un semblant d’État dans des régions où les services publics sont très faibles. Mais elle est fragilisée, méprisée par la junte au pouvoir qui la considère comme une force étrangère. La MINUSMA doit donc se réinventer pour assurer son avenir.

Source franceinfo