29 mars 2024

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Le général major Chris Donahue dernier soldat américain à quitter le sol afghan

Après vingt ans de présence militaire et cinq mois d’errance de l’administration Biden, les derniers soldats américains ont quitté Kaboul

Promis par le nouveau président à son arrivée à la Maison Blanche, le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan s’est conclu, lundi 30 août, dans une atmosphère de débâcle et de fébrilité.

La photo est floue, prise de nuit, aux tons verdâtres. On y distingue le général major Chris Donahue, commandant de la 82e division aéroportée, posant le pied à bord d’un avion-cargo C-17 en bout de piste, à l’aéroport international Hamid-Karzai, à Kaboul. Chris Donahue entre dans l’histoire. Il est le dernier soldat américain à quitter le sol afghan.

Il n’y a plus de forces militaires américaines en Afghanistan. L’annonce a été faite en fin d’après-midi à Washington, lundi 30 août, par le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central. Soit vingt-quatre heures avant la date butoir prévue avec les talibans.

Vingt années de déploiement extérieur – le plus long de l’histoire des Etats-Unis – se concluent dans une atmosphère de débâcle et de fébrilité. Dimanche, une frappe de drone censée prévenir un attentat imminent a causé la mort de dix civils, dont sept enfants, dans des circonstances non élucidées. L’Afghanistan n’a pas fini de hanter l’Amérique.

Envisagé par trois prédécesseurs de Joe Biden, promis par ce dernier, ce retrait devait susciter un soulagement général et démontrer une forme de courage chez le président démocrate, après tant de morts et de gaspillage de fonds. Pourtant, il se conclut de façon humiliante. La première puissance militaire du monde s’échappe par un soupirail, tête basse, redoutant jusqu’à l’ultime seconde un nouvel attentat, après celui qui a emporté treize soldats, le 26 août, ainsi que 180 Afghans.

Le départ des Américains d’Afghanistan, après vingt ans de présence dans ce pays, aura été chaotique jusqu’à la dernière heure.

Ce n’est pas la victoire que les talibans attendaient. En entrant dans Kaboul, le 15 août, ils pensaient garantir la paix après quarante ans de guerre, mais la violence a repris avec les attaques de l’organisation Etat islamique (EI).

Ils espéraient inspirer la confiance, mais des milliers d’Afghans continuent à vouloir quitter le pays, alors qu’a pris fin, lundi 30 août, le pont aérien organisé par les Etats-Unis et ses alliés. Ils croyaient être capables de faire repartir le pays, mais la colère gronde déjà dans les villes, où l’économie est à l’arrêt total. Ils ne doutaient pas de l’unité du mouvement, et ils voient poindre des rivalités internes.

Source lemonde