Le 8 août 1923, « Le Petit Parisien » publiait le premier volet de l’enquête « Au bagne », qui rendra célèbre son auteur et marquera l’histoire de la presse française.
En voguant vers la Guyane », « une enquête passionnante, accomplie patiemment et consciencieusement dans le monde des « bagnards ». » C’est avec ces titre et sous-titre à rallonge que, le 8 août 1923, le quotidien Le Petit Parisien publie le premier volet du reportage d’Albert Londres intitulé « Au bagne ». Le journaliste, qui s’engage à dire « avec une égale liberté, ce qu’il a vu, entendu et pensé », a reçu les autorisations du gouvernement français et de l’administration pénitentiaire pour accéder à toutes les structures du bagne, de la traversée sur le Biska, qu’il raconte dans son premier article, jusqu’aux cellules de l’île Royale et de Saint-Laurent-du-Maroni.
La plume d’Albert Londres avait déjà marqué les esprits de ses pairs et des lecteurs par son récit du bombardement de Reims.

Peu après le début des hostilités, les Allemands bombardent le 19 septembre 1914 la cathédrale de Reims, joyau de l’art gothique où étaient couronnés les rois de France. Sa charpente prend feu et le plomb de la toiture entre en fusion. L’édifice manquera de disparaître. Albert Londres, sur place, narre cet épisode traumatisant pour la population française dans son premier reportage. Sa série d’articles sur ce bombardement sera remarquée et lui permettra d’accéder à une certaine notoriété.
Une loi de 1854 marque la création des bagnes hors du territoire métropolitain. La Guyane, qui après l’abolition de l’esclavage en 1848, manquait de main-d’œuvre, devient ainsi terre de bagne. Il aura vu passer plus de 75 000 détenus, avec des taux de mortalité parfois supérieurs à 20 %.

Une enquête d’Albert Londres à Cayenne. Il raconte le récit de onze forçats évadés puis repris. Après une navigation périlleuse au départ de Surinam et dans l’espoir de rejoindre le Venezuela, les forçats amarrent, par erreur, à Trinidad et sont à nouveau fait prisonniers.
Le Petit Parisien publie le 8 août 1923 le premier volet du reportage d’Albert Londres intitulé « En voguant vers la Guyane », « une enquête passionnante, accomplie patiemment et consciencieusement dans le monde des “bagnards” ». Le journaliste s’engage à dire « avec une égale liberté, ce qu’il a vu, entendu et pensé ».
Chaque jour ou presque pendant un mois, Londres raconte ainsi ses rencontres, ses séjours dans l’île Royale, une des îles du Salut jusqu’à Saint-Laurent-du-Maroni, « la capitale du crime » d’après Le Petit Parisien. Il fait découvrir au grand public les pratiques du système judiciaire, par exemple la loi du doublage : chaque détenu au terme de sa peine, a l’obligation de résider dans la colonie pendant un temps égal à la durée de celle-ci.
«Nous n’avions pas peur. Entre la liberté et le bagne il peut y avoir la mort, il n’y a pas la peur. Ce ne fut pas la plus mauvaise nuit. Le quatrième jour apparut. A mesure qu’il se levait, nous perçions l’horizon de nos yeux. On ne vit pas encore la terre ! Ni le cinquième jour non plus, ni le sixième. […] La barque volait sur la mer comme un pélican. Au matin, on vit la terre. On se jeta dessus. ” Albert Londres, En voguant vers la Guyane, 8 août 1923.»
SOURCE : radiofrance
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