18 avril 2024

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Alain Mabanckou en toutes lettres

Littérature : L’écrivain joue le jeu de l’abécédaire devant la caméra du « Point », alors que paraît son nouveau roman « Le Commerce des allongés ».

Il arrive au siège du Point « casquetté », le pull et les chaussures se renvoient des nuances de jaune, Alain Mabanckou est prêt à jouer le jeu de l’abécédaire face caméra. Un petit pas légèrement à côté de son actualité et la parution, en cette rentrée, de son nouveau roman Le Commerce des allongés,aux éditions du Seuil.

À la lettre E, d’ailleurs, l’écrivain nous dit (presque) tout de son commerce (au sens relationnel) avec ses éditeurs, ici les romans, ailleurs les essais, sans oublier Mabanckou éditeur de poésie, depuis les temps anciens de l’Harmattan jusqu’à la collection Points qu’il dirige aujourd’hui. Il parle aussi de la guerre, de Salman Rushdie son « mentor américain », de son expérience de traducteur et de son art de titrologue, et bien entendu de l’amour de la musique : « Je suis un émerveillé de la musique congolaise. »

En attendant de retrouver les étudiants d’UCLA où il enseigne les littératures francophones à Los Angeles, et son domicile de Santa Monica (voir Rumeurs d’Amérique), l’écrivain passe d’un jury à Londres à un autre à Paris, et des Rendez-vous de l’histoire de Blois à la Foire de Brive, en tournée pour ce livre qui le ramène à Pointe-Noire en République du Congo, ex-Congo Brazzaville, où il est né le 24 février 1966. Son père, comme le savent ses lecteurs, travaillait au Victory Palace : là même où Iwa Ekimakingaï, le héros de son roman, est employé aux cuisines. Le jour de la fête de l’indépendance du pays lui sera fatal. . . C’est en effet un mort bien vivant qui sort de son tombeau du cimetière du Frère Lachaise, pour reparcourir et la ville et sa vie.

L’écrivain Alain Mabanckou

Depuis son premier roman Bleu blanc rouge aux éditions Présence africaine ou Verre cassé qui l’a révélé, les fleuves, qu’il s’agisse du Congo, de la Seine et tant d’autres, ont coulé, et dans cet entretien en toutes lettres, Alain Mabanckou a parfois l’allure, non encore de l’aîné, mais du grand frère, soucieux de transmettre. Et heureux de le faire en musique, il faut arriver à la lettre W pour l’entendre louer Papa Wemba… Et plus encore.

Par Valérie Marin La Meslée lepoint